L’ambassadeur Jan de Bruyne n’était plus accepté par les autorités locales

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a justifié mercredi le rappel au pays de l’ambassadeur de Belgique en République du Congo (Brazzaville), Jan de Bruyne, et une mesure d’ordre prise à son encontre par l’envoi d’une note des autorités congolaises faisant part de leur défiance envers ce diplomate après des révélations dans la presse.

Après un appel téléphonique « au plus haut niveau », les autorités de Brazzaville ont adressé une « note verbale » indiquant « clairement et formellement » que M. de Bruyne ne pourrait plus que « fonctionner difficilement » dans sa fonction, a-t-il expliqué en commission des relations extérieures de la Chambre

Le risque existait même qu’il soit « expulsé », a ajouté M. Reynders (MR), interrogé notamment par le député Peter Luykx (N-VA). Cette note verbale – un document utilisé en diplomatie pour la communication entre ambassades et ministères des Affaires étrangères – est daté du 27 décembre mais n’est parvenue que début janvier au cabinet.

M. de Bruyne, étiqueté N-VA par la presse, a présenté fin décembre à Brazzaville une mission organisée par l’agence à l’exportation flamande FIT et à laquelle se sont jointes les agences wallonne et bruxelloise. Ne s’exprimant qu’en néerlandais sans citer une seule fois la Belgique, il s’en est pris au pays hôte, critiquant son passé,

ainsi que son président, selon des témoins.

M. De Bruyne s’est défendu en affirmant qu’il n’avait fait son discours qu’en néerlandais car il n’y avait que trois francophones et que ceux-ci avaient déclaré parler le néerlandais.Il a démenti avoir tenu des propos choquants et insultants et réfuté avoir parlé de pays corrompu ou avoir critiqué la femme du président Denis Sassou Nguesso.

L’ambassadeur a d’abord été rappelé pour consultation, une mesure fréquente dans la diplomatie mais qui n’est pas une sanction.

Depuis la réception de la note verbale – « un fait nouveau », selon M. Reynders – le ministre a demandé à son administration d’entamer une procédure de « mesure d’ordre » à l’encontre du diplomate et de le rappeler définitivement à l’administation centrale du département « dans l’intérêt du service ». Il ne s’agit pas non plus d’une sanction ni d’une

mesure disciplinaire.

M. de Bruyne aura au sein du Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères une autre fonction de même rang. « Cela n’exclut pas qu’un poste diplomatique lui soit attribué à nouveau à une prochaine occasion », a conclu M. Reynders, assurant vouloir respecter les procédures. Ce qui signifie que l’ambassadeur sera entendu, pourra se faire

assister par un conseil de son choix, déposer des pièces (pour sa défense) et que des témoins pourront être entendus.

Levif.be avec Belga

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