Berlin (1988) © Getty Images/iStockphoto

L’Allemagne expulse deux étrangers nés sur son sol, une première

L’Allemagne va expulser vers leurs pays deux étrangers nés en Allemagne soupçonnés d’avoir préparé une attaque islamiste, une première symptomatique du durcissement des autorités allemandes après l’attentat de Berlin en décembre dernier.

Le Tribunal administratif fédéral, saisi par le ministère de l’Intérieur de l’Etat régional de Basse-Saxe, a donné son feu vert à l’expulsion des deux hommes, un Nigerian de 22 ans et un Algérien de 27 ans, interpellés le 9 février à Göttingen (centre) dans le cadre d’un vaste coup de filet, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur social-démocrate de ce Land, Boris Pistorius. Selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur de Basse-Saxe, cité par l’agence allemande DPA, il s’agit de la première décision de ce type en Allemagne.

Les deux hommes, placés en détention provisoire, étaient soupçonnés par la police de préparer un attentat islamiste. Connus pour leur appartenance aux milieux salafistes, ils étaient classés comme potentiellement « dangereux ». Un drapeau de l’organisation Etat islamique ainsi qu’une arme à feu avaient été saisis chez eux, à Göttingen, où ils vivaient avec leurs familles. L’attentat « aurait pu avoir lieu à n’importe quel moment », avait indiqué la police, sans toutefois pouvoir établir si les armes saisies étaient prévues pour servir à cet acte.

Le Parquet n’avait pas vu matière à enquête pénale, considérant que, même si les deux suspects avaient évoqué la possibilité de commettre un attentat, ils n’avaient rien décidé de concret.

Le ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe, Boris Pistorius, avait malgré tout décidé de lancer une procédure d’expulsion, contestée par les deux hommes devant le Tribunal fédéral administratif, qui a finalement validé leur expulsion. Selon l’agence allemande DPA, ils devraient être expulsés rapidement et se verront notifier une interdiction définitive de revenir en Allemagne.

Cette décision, initiée par un Land dirigé par les sociaux-démocrates, illustre le durcissement des autorités allemandes après l’attentat au camion-bélier, commis le 19 décembre sur un marché de Noël à Berlin (12 morts) par Anis Amri.

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