L’Allemagne exige des impôts sur les pensions des travailleurs forcés belges

Le fisc allemand veut que des milliers de Belges, qui ont été forcés de travailler en Allemagne nazie pendant la deuxième guerre mondiale, paient des impôts sur leur pension, ont annoncé samedi les journaux Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg.

Le service fédéral belge des pensions a déjà reçu des dizaines de plaintes d’anciens travailleurs forcés belges ou de leurs proches. Le parlement allemand a approuvé, en automne 2010, une loi fixant à 17 pc le taux d’imposition sur les pensions des travailleurs forcés.

Cette demande d’impôts est rétroactive et a été calculée pour les pensions perçues à partir de 2005. Des anciens travailleurs forcés belges des années quarante ou leur veuve ont reçu, dans le courant des dernières semaines, une lettre d’un bureau de taxation de l’état allemand de Brandenburg les informant qu’ils devaient payer ces impôts. Il s’agit souvent de plusieurs centaines d’euros.

Le ministère belge des Finances dit ne rien pouvoir faire pour ces personnes.

Le sénateur Ahmed Laaouej (PS) a pressé le ministre des Finances Didier Reynders (MR) d’entamer « immédiatement » des négociations avec les autorités allemandes pour éviter que les anciens travailleurs forcés en Allemagne n’aient à payer un impôt sur leur pension versée par l’Allemagne. « Le ministre des Finances doit absolument trouver une solution à ce problème. Il doit immédiatement entamer des discussions avec les autorités allemandes », a réagi samedi l’élu socialiste. « J’aimerais aussi savoir si le gouvernement belge a préalablement été concerté avant cette décision des autorités allemandes », a-t-il ajouté, précisant qu’il interpellerait le ministre des Finances la semaine prochaine au Sénat à ce sujet.

Pour le sénateur PS, l’attitude du gouvernement allemand est intolérable. « Il y a des limites à la décence! En ces temps budgétairement difficiles, l’Allemagne essaie de se refaire une santé financière sur le dos des milliers de travailleurs forcés qui n’ont pas choisi d’aller en Allemagne », selon lui.

LeVif.be, avec Belga.

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