L'aide humanitaire en route vers la ville syrienne de Madaya, 11 janvier 2016. © REUTERS

L’aide humanitaire en route vers Madaya, ville affamée de Syrie

Le Vif

Des dizaines de camions remplis de nourriture, de médicaments et de couvertures se dirigeaient lundi vers Madaya, la ville syrienne assiégée où la population souffre de famine.

Cette aide est attendue avec impatience par les 42.000 habitants de cette localité située à 40 km à l’ouest de Damas, qui est encerclée par les forces progouvernementales depuis six mois.

Les informations sur une famine dans la ville ont provoqué un tollé international et poussé le régime à autoriser l’accès à Madaya. Médecins sans frontières (MSF) a fait état de 28 personnes mortes de faim depuis le 1er décembre.

L’opération d’aide menée par le Croissant Rouge syrien et la Croix Rouge (CICR) concerne aussi deux localités chiites, Foua et Kafraya, qui sont pour leur part encerclées par les rebelles dans la province d’Idleb (nord-ouest). « Il y a une cinquantaine de camions avec le sigle du Croissant rouge syrien qui se dirigent vers Madaya et 21 autres » vers Foua et Kafraya, a indiqué à l’AFP Pawel Krzysiek, porte parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Damas. Une journaliste de l’AFP a vu les véhicules commencer à se mouvoir dans la matinée après avoir été stationnés au départ de l’autoroute international Damas-Beyrouth. Cette opération a été extrêmement complexe à organiser entre les différents acteurs syriens et internationaux concernés.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU fait parvenir de la nourriture, notamment du lait pour enfants. Le CICR fournit des médicaments en quantité suffisante pour trois mois ainsi que du matériel chirurgical pour soigner les blessés et des couvertures.

Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont diffusé des photos et vidéos montrants des enfants décharnés à Madaya. Mais les partisans du régime ont nié la gravité de la situation en affirmant qu’il s’agissait de photos truquées. La ville assiégée est « une prison à ciel ouvert » pour près de la moitié de ses habitants, a affirmé vendredi le directeur des Opérations de MSF, Brice de le Vingne. « Il n’y a aucun moyen d’y entrer ou d’en sortir, juste y mourir ». La dernière fois que des convois humanitaires ont pu atteindre les villes rebelles de Madaya et de Zabadani ainsi que les localités de Foua et Kafraya remonte au 18 octobre.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit évoquer lundi la situation dans les trois villes à l’occasion de consultations à huis clos à New York, mais aucune décision n’est attendue.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a insisté lundi sur la nécessité que cesse « le calvaire » de ces trois villes. Il y a une « nécessité absolue que la Syrie et la Russie arrêtent leurs opérations militaires contre les populations civiles, et en particulier que cesse le calvaire de Madaya et de toutes les villes syriennes assiégées par le régime », a déclaré M. Fabius.

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