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Kofi Annan cherche une solution pour la Syrie en Iran

L’envoyé spécial des Nations-Unies pour la Syrie Kofi Annan se rend en Iran pour trouver une médiation dans le conflit syrien.

L’envoyé des Nations-Unies et de la Ligue Arabe, Kofi Annan, est en route pour Téhéran afin de trouver des appuis en vue d’une sortie de crise en Syrie. C’est ce qu’a annoncé son porte-parole Ahmed Fawzi. Ce voyage fait suite à sa réunion hier à Damas avec le président syrien Bachar el-Assad, que Kofi Annan a qualifiée de « constructive et franche ».

Après l’échec de son plan de paix qui instaurait un cessez-le-feu (en vigueur depuis le 12 avril, mais violé par les deux parties), Kofi Annan a proposé une nouvelle initiative initiée par le groupe d’action pour la Syrie (comprenant la Chine, la Russie, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Turquie, la Ligue Arabe, l’ONU et l’Union européenne). Cette nouvelle proposition suggère la formation d’un gouvernement transitoire incluant des représentants du régime syrien et de l’opposition.

Allié majeur de Damas, l’Iran a été proposé comme auxiliaire pour trouver une sortie de crise. Mais cela n’est pas du goût des Américains et des Européens qui tiennent toujours grief à Téhéran de son programme nucléaire.

Jeudi dernier, Bachar el-Assad avait critiqué les Américains et leurs alliés comme étant les principaux obstacles à une résolution du conflit. Dansune interview à la chaîne allemande Das Erste, le président syrien les accuse même de ne pas souhaiter la paix et d’offrir un soutien politique, des armes et de l’argent aux terroristes syriens.

Principal organe de l’opposition en exil, le Conseil national syrien (CNS) a critiqué la visite de l’ancien secrétaire général des Nations-Unies, estimant que l’échec de sa mission nécessitait une action internationale d’urgence, en vertu du chapitre VII de la charte de l’ONU (Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression). Ce texte prévoit des mesures coercitives en cas de menaces pour la paix, allant de simples sanctions économiques jusqu’au recours à la force militaire. Le CNS accuse l’émissaire des Nations-Unies de s’adresser aux piliers du régime et d’avoir refusé de prendre part à la conférence des Amis du peuple syrien à Paris vendredi.

Les opposants à Bachar el-Assad ont indiqué aujourd’hui que des affrontements avec l’armée se sont produits à Alep, à Deir al Zor, à Homs, à Deraa et aux alentours de Damas. Des coups de feu auraient même été entendus dans la capitale syrienne.

Depuis le début de cette crise en mars 2011, le conflit syrien a causé la mort de 17 000 victimes (dont deux tiers de civils, selon l’observatoire syrien des Droits de l’Homme).

Alexandre Huillet

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