MOHSEN AL-FADHLI, chef de Khorasan. © EPA

Khorasan, la plus secrète et dangereuse « confrérie » terroriste ?

Le Vif

Nom de code : Khorasan. Ce serait le plus secret et le plus dangereux des groupes djihadistes présents en Syrie, selon les services de renseignement américains. Les Etats-Unis n’ont daigné reconnaître son existence que le 18 septembre dernier, quatre jours avant de bombarder ses positions — ainsi que celles de l’organisation Etat islamique — en raison de « l’imminence » d’une attaque visant « les Etats-Unis et les intérêts occidentaux ». La réalité est un peu plus complexe.

La cellule désignée sous le nom « Khorasan » est identifiée depuis plusieurs mois par les meilleurs connaisseurs de la galaxie djihadiste mondiale. « Il ne s’agit pas d’une organisation autonome, mais d’une sorte de « fraternité » regroupant une cinquantaine de combattants d’élite au sein du Front Al-Nosra, qui est le représentant d’Al-Qaeda en Syrie, explique Dominique Thomas, spécialiste des mouvements islamistes radicaux. Ces vétérans du djihad, adversaires à la fois de l’organisation Etat islamique et du régime syrien, sont aussi susceptibles de préparer des actions violentes contre les Occidentaux. Ce sont des experts en techniques de guérilla et de combat urbain, mais aussi en explosifs. » Envoyés en Syrie par Ayman al-Zawahiri, successeur de Ben Laden à la tête d’Al-Qaeda, ses membres ont combattu en Afghanistan ces quinze dernières années. Le terme « Khorasan » désigne un territoire de l’époque médiévale qui englobait l’Afghanistan actuel. A la tête de ces « frères d’armes » djihadistes se trouve un Koweïtien de 33 ans : Mohsen al-Fadhli. Recherché depuis 2004, l’homme était un proche de Ben Laden. Il aurait été l’un de ses rares compagnons à être dans le secret des attaques du 11 septembre 2001. La même année, il se terre avec le chef d’Al-Qaeda dans les grottes de Tora Bora, pilonnées par l’aviation américaine. Al-Fadhli, impliqué depuis dans plusieurs attaques terroristes, est considéré par les Etats-Unis, comme une « high value target » (une cible de premier ordre), à l’instar d’Abou Bakr al-Baghdadi, le « calife » de l’organisation Etat islamique. Sa tête est mise à prix à hauteur de 7 millions de dollars (5,4 millions d’euros). Il aurait été tué dans les bombardements des 22 et 23 septembre. A voir.

Boris Thiolay

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