Alexis tsipras et Jean-Claude Juncker © AFP

Juncker appelle les Grecs à voter « oui » dimanche prochain

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a appelé lundi midi le peuple grec à voter « oui » au référendum organisé dimanche prochain, « indépendamment de la question posée », car le « oui » montrerait la volonté des Grecs de rester dans la zone euro et dans l’Union européenne, a-t-il indiqué.

Après avoir célébré « l’Europe de la réconciliation, du compromis, celle qui veut comprendre les autres » et rappelé qu’en Europe « aucune démocratie ne vaut plus qu’une autre », le président de la Commission européenne s’est dit « affligé et attristé par le spectacle de samedi dernier ». « Après tous les efforts que j’ai déployés, que la Commission a déployés, je me sens un peu trahi », a-t-il reconnu.

« Lorsque j’ai commencé il y a longtemps ma vie européenne, nous étions dix Etats membres, le dixième venait d’arriver, c’était la Grèce », s’est-il rappelé. « Comme le veux la formule de (l’ancien président français) Valéry Giscard d’Estaing, je ne voulais pas voir Platon jouer en deuxième division. » M. Juncker a pointé ceux d’où viennent les insultes. « Nous ne méritons pas toutes les critiques qui nous tombent dessus, le président de l’Eurogroupe et moi-même », a-t-il commenté. Le président de la Commission a encore rappelé que les institutions avaient adopté leur méthode de travail aux Grecs, acceptant par exemple de ne plus tenir aucune réunion à Athènes.

« Mon équipe et moi-même avons toujours fait preuve de patience, ça montre notre volonté d’aboutir à un compromis », a-t-il insisté. Il s’est attaché à détailler les propositions mises sur la table par la Commission et les autres créanciers de la Grèce. Il a aussi rappelé que ce sont les autorités grecques qui ont quitté la table des négociations, alors que les propositions prenaient en compte l’aspect de justice sociale voulu par Syriza, le parti du Premier ministre grec Alexis Tsipras. « Sur le fond, nous sommes allés très loin, nous avons proposé un paquet exigeant et vaste, mais équitable, résultat de mois de négociations », a souligné le président de la Commission.

« C’est le droit absolu de la Grèce de faire un référendum mais il y aussi un droit de la population de connaître la vérité. » « Je dis au peuple grec de voter « oui » indépendamment de la question posée, parce que se dégagera du « oui » un signal pour les Grecs et le reste de l’Europe » que la Grèce veut rester dans la zone euro et dans l’Union européenne.

« Il ne faut pas se suicider parce qu’on a peur de la mort », a conclu M. Juncker.

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