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Jose Mujica, le président le plus pauvre du monde

Loin des lustres et des fastes des palais présidentiels, le président uruguayen vit en accord avec ses idées dans une ferme et presque sans un sou vaillant. Ce qui fait de lui le président le plus pauvre du monde.

En désertant le palais présidentiel pour la ferme de sa femme et en redistribuant 90 % de son salaire à des organisations humanitaires, Jose Mujica, le président de l’Uruguay depuis 2009, reste en accord avec ses valeurs. « J’ai vécu comme cela pratiquement toute ma vie. Et je peux vivre bien avec ce que j’ai » déclare-t-il à la BBC. Une coccinelle qui date de 1987 est sa principale possession et ces généreuses donations ne lui laissent que le salaire moyen d’un Uruguayen, soit 609 euros.

Dans la ferme gardée par deux policiers et un chien qui n’a que trois pattes, le président se fait philosophe . « On m’appelle le président le plus pauvre au monde, mais je ne me sens pas pauvre. Les pauvres sont ceux qui ne travaillent que pour assurer leur style de vie dispendieux et qui en veulent toujours plus » dit-il devant les caméras de la BBC. « C’est une question de liberté. Lorsqu’on n’a pas beaucoup de possessions, vous n’avez pas besoin de travailler toute votre vie comme un esclave pour subvenir à vos besoins et vous avez plus de temps pour vous-même. J’ai peut-être l’air d’un vieil excentrique, mais c’est un choix libre et consenti ».

Il est vrai que le président a eu une vie mouvementée. Dans les années 1960 et 1970, il fait partie des guérilleros Tupamaros, un groupe armé qui tenait leur inspiration de la révolution cubaine et qui s’était spécialisé dans le kidnapping politique. Son appartenance au Tupamaros lui vaudra 6 balles dans le corps et 14 ans d’emprisonnement, dont de longues périodes à l’isolement. Libéré suite au retour à la démocratie en 1985, il va jouer un rôle central dans la transformation et la légitimation des Tupamaros en tant que parti politique.

Malgré un mode de vie proche de son électorat, le président n’est pas à l’abri des tourments de la vie politique. Depuis peu son taux de popularité est passé sous les 50 % et une loi sur la légalisation du cannabis vient de lui valoir une volée de bois vert. Du haut de ses 77 ans, et ne pouvant se représenter, Jose Mujica ne semble pourtant guère troublé par ce désamour et continue à cultiver lui-même ses fleurs.

LeVif.be

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