John Major © BELGAIMAGE

John Major dénonce la « tromperie » du camp pro-Brexit

L’ancien Premier ministre conservateur britannique John Major a dénoncé dimanche la campagne qui « frise le sordide » menée par les partisans du Brexit avant le référendum du 23 juin, les accusant de « tromper » la population britannique.

« La façon dont on trompe les Britanniques me met en colère », a déclaré John Major, partisan d’un maintien de son pays dans l’Union européenne, au cours de l’émission politique d’Andrew Marr sur BBC1.

A moins de trois semaines du scrutin et alors que les sondages donnent dimanche les deux camps à égalité, 50-50, sans tenir compte des indécis, il a dit craindre que les Britanniques votent en faveur d’un Brexit (British Exit) sur la base « d’une myriade d’informations inexactes ou carrément fausses » colportées par la campagne des pro-Brexit qui « frise le sordide ».

Celui qui a été Premier ministre entre 1990 et 1997 a ainsi cité le chiffre « fictif » avancé par le camp pro-Brexit de 350 millions de livres versés chaque semaine par le Royaume-Uni à l’UE comme étant un exemple de « cette tromperie » parce qu’il ne tient pas compte du rabais britannique –dont profite le Royaume-Uni– de même que des sommes reversées par Bruxelles aux différents secteurs du pays.

Un chiffre que l’ancien maire de Londres et chef de file des pro-Brexit, Boris Johnson, est ensuite venu défendre, le qualifiant de « raisonnable ».

« Nous avons perdu le contrôle de ces 350 millions » de livres, a-t-il dit, affirmant qu’un Brexit permettrait « de reprendre le contrôle » de cet argent et des frontières du pays. « C’est une question de démocratie », a-t-il répété.

Martelant que le Royaume-Uni deviendrait un « pays grandement diminué » en cas de sortie de l’UE, John Major a raillé les déclarations de Boris Johnson, de l’ancien ministre du Travail Iain Duncan Smith et du ministre de la Justice Michael Gove, qui affirment qu’en cas de Brexit, quelque 100 millions de livres par semaine pourraient être injectées dans le système public de santé (NHS).

« Le NHS serait autant en sécurité avec eux qu’un hamster avec un python affamé », a-t-il dit, rappelant que Michael Gove avait appelé dans le passé à la privatisation du NHS.

John Major s’est par ailleurs insurgé contre « la suggestion tout à fait erronée et répétée à plusieurs reprises » selon laquelle les 88 millions de Turcs s’apprêtaient à venir au Royaume-Uni. Il a au contraire affirmé que « les Turcs ne vont pas rejoindre l’UE avant très longtemps, s’ils y entrent ».

Étrillé sur ce point par Andrew Marr, Boris Johnson a répété que « la politique gouvernementale était d’accélérer l’adhésion de la Turquie à l’UE ».

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