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John Demjanjuk était bien « Yvan le terrible »

L’ancien gardien de camp d’extermination John Demjanjuk, condamné en 2011 à cinq ans de prison, est mort, a annoncé la police allemande ce samedi.

Demjanjuk, 91 ans, condamné par la justice allemande qui avait estimé qu’il avait bien été gardien au camp de Sobibor (Pologne) où sont morts plus de 27.000 personnes, est décédé dans une maison de retraite de la région de Rosenheim, en Bavière, selon la radio publique bavaroise et la police allemande.

Son procès qui s’est achevé en mai 2011 fut l’un des derniers procès des crimes nazis, avec celui du Hongrois Sandor Kepiro, à Budapest.

Au terme de 18 mois de procès, un tribunal de Munich avait estimé en mai 2011 que cet apatride d’origine ukrainienne avait bien été garde au camp de Sobibor, durant six mois en 1943, pendant lesquels près de 27.900 Juifs, essentiellement des Néerlandais, avaient été exterminés.

Il avait toutefois remis en liberté l’accusé, qui avait passé près de deux ans en prison, avant et pendant le procès. Selon lui, Demjanjuk ne représentait aucun danger et ne risquait plus de se soustraire à la justice, en raison de son âge et de son statut d’apatride qui l’empêchait de quitter l’Allemagne.

Demjanjuk était bien « Yvan le terrible »

John Demjanjuk était bien « Yvan le terrible », un des pires tortionnaires du camp de la mort de Tréblinka, a affirmé une juge d’un tribunal israélien qui l’avait condamné à mort en 1988.

Ce jugement avait été cassé en 1993 par la Cour suprême israélienne qui avait estimé qu’il existait un doute sur le fait que John Demjanjuk, extradé en 1986 des Etats-Unis vers Israël, était bien « Yvan le terrible ».

John Demjanjuk avait été ensuite expulsé d’Israël. Il était retourné aux Etats-Unis avant d’être de nouveau extradé, mais cette fois en Allemagne où il a été condamné l’an dernier à cinq ans de prison dans l’un des derniers grands procès du nazisme en Allemagne.

« Pour moi, il ne fait aucun doute que Demjanjuk était bien ‘Yvan le terrible’, il a été identifié par onze survivants, ainsi qu’un ancien SS, il était impossible de se tromper, car sa morphologie et ses traits n’avaient pas beaucoup changé », a affirmé à la radio publique la juge Dalia Dorner. « Mais des documents qui ont été présentés ensuite lors de l’appel devant la Cour suprême ont créé un doute juridique qui devait lui profiter », a-t-elle ajouté.

Un rescapé des camps de la mort Yitzhak Arad, devenu un historien, a lui aussi estimé que Demjanjuk était bien « Yvan le terrible » « un wachman (gardien en Allemand) qui actionnait les moteurs des chambres à gaz tout en battant cruellement les victimes qui allaient à la mort ».

Levif.be, avec Belga

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