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JO 2020: Madrid, Istanbul ou Tokyo?

Le Vif

Le CIO va dévoiler ce samedi laquelle de ces trois villes va accueillir les Jeux olympiques d’été qui succéderont à ceux de Rio de Janeiro 2016.

Après deux ans de campagne pour les Jeux Olympiques d’été de 2020, Istanbul, Madrid et Tokyo connaîtront ce samedi le verdict du CIO qui enverra l’une d’elles au paradis en lui confiant l’organisation du plus grand événement sportif planétaire. Les Jeux sont loin d’être faits et le vote s’annonce serré entre les capitales espagnole et japonaise, qui ont envoyé prince et princesse à Buenos Aires pour séduire les quelque 100 membres du Comité international olympique dont un bon nombre sont aussi des têtes couronnées.

Les trois villes n’ont plus que 45 minutes et une séance de questions-réponses samedi pour convaincre le grand conclave olympique qu’elles méritent les Jeux avant que les membres du CIO n’appuient sur leur boîtier de vote électronique. Le résultat doit être dévoilé à partir de 18 heures (heure de Paris) par le président du CIO Jacques Rogge.

Jusqu’au dernier moment, chaque camp va avancer ses atouts. Avec la Turquie, l’Olympe sportive continuerait à explorer une autre terra incognita, la porte d’entrée sur le monde musulman, après le Brésil, qui aura été le premier comptoir olympique en terre latino-américaine avec Rio de Janeiro pour 2016. Mais au Brésil, l’heure tourne et les chantiers n’avancent guère. Aussi la réticence semble réelle à répéter l’expérience avec la mégalopole d’un autre pays émergent, quel que soit le symbole.

Istanbul miné par la Syrie?

Surtout, les délices d’Istanbul ont perdu de leur attrait depuis la répression violente des manifestations qui ont agité plusieurs villes de Turquie en juin. Si le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan viendra démontrer l’engagement du gouvernement turc envers le grand rêve de Jeux à cheval entre Orient et Occident, la présence à Buenos Aires de l’homme qui a traité de terroristes les manifestants est-elle vraiment un atout pour la candidature stambouliote?

En revanche, la présence de Felipe et de sa femme Letizia, l’un des couples royaux les plus glamours, en est incontestablement un pour Madrid. Après avoir joué le porte-drapeau de la délégation espagnole lors des Jeux de Barcelone en 1992, le Prince des Asturies sera la figure de proue de la présentation ibérique, aux côtés du Premier ministre Mariano Rajoy et de la vedette des Los Angeles Lakers, Pau Gasol.

Discrète et sans surenchère, la candidature espagnole qui passait il y a encore un an pour moribonde, n’a cessé de gagner des points dans les dernières semaines, en faisant le pari de faire rêver avec des Jeux de l’austérité. Le vent a commencé à tourner en sa faveur depuis que la commission d’évaluation du CIO qui a inspecté les trois finalistes en mars dernier a rendu une appréciation étonnamment très positive et affirmé noir sur blanc que l’économie espagnole avait les moyens de ses ambitions.
« Étant donné que la majeure partie de l’investissement a déjà été fait, financièrement, Madrid 2020 représente un choix responsable et sans risques », plaidait Mariano Rajoy, dans une tribune publiée vendredi. Et d’insister: « le budget de la candidature espagnole est l’un des plus bas de l’histoire olympique. Il reste seulement à investir 1,5 milliard d’euros. »

Tokyo favorite des bookmakers

Les membres du CIO ont montré par le passé qu’ils aimaient bien récompenser la persévérance. A ce titre, Madrid est la plus convaincante; elle qui avait échoué pour les Jeux de 2012 et de 2016. Mais si l’Espagne venait à gagner, sa victoire pourrait être attribuée surtout aux déclins de ses deux rivales, tant le spectre de Fukushima a subitement plombé la candidature japonaise comme l’ont fait les manifestations pour Istanbul.

Les derniers épisodes de cette inquiétante saga nucléaire sont bien trop proches du vote pour ne pas avoir d’impact sur le choix du CIO. La princesse Hisako, elle-même, sera à Buenos Aires pour exprimer la gratitude du Japon au reste du monde après la catastrophe de mars 2011, ainsi que le Premier ministre Shinzo Abe pour convaincre l’Olympe de retourner à Tokyo, hôte des Jeux de 1964.

La capitale japonaise, qui avait échoué pour les Jeux de 2016, peut surtout compter sur un projet sportif bien ficelé, assorti de solides garanties financières. Pour les bookmakers, Tokyo fait figure de favorite. Peut-être une « inquiétante malédiction » comme le rappelait le tabloïd japonais Yukan Fuji. Car si Paris et Chicago avaient de même la cote dans la course respectivement aux Jeux de 2012 et de 2016, c’est bien Londres et Rio qui avaient décroché le gros lot.

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