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Jimmie Aakesson, le leader décomplexé de l’extrême droite suédoise

Les Démocrates de Suède s’apprêtent à faire leur entrée au Parlement, après leur percée électorale de dimanche. Un résultat historique, largement orchestré par leur jeune chef de file.

Avec ses faux airs d’Harry Potter et son allure de gendre idéal, Jimmie Aakesson cultive l’image d’un garçon de bonne famille. Le style effacé et apaisé du jeune homme a séduit les électeurs: à tout juste 31 ans, il vient d’ouvrir la voie du Parlement suédois à 20 députés d’extrême droite.

Militant aux Démocrates de Suède (SD) depuis l’âge de 15 ans, Jimmie Aakesson a été choisi en 2005 pour relancer un parti en perte de vitesse. Grâce à lui, les SD, longtemps cantonnés à des résultats inférieurs à 1,5%, atteignent 2,93% en 2006. Le seuil de 4%, fixé par la Constitution pour accéder au Parlement, est franchit dimanche 19 septembre. Avec 5,7% des voix, des députés d’extrême droite vont siéger pour la première fois à Stockholm.

« Ils sont loin d’être nazis, mais ce sont des racistes »

Conseiller municipal depuis 1998 à Sölvesborg, dans le sud de la Suède, Jimmie Aakesson a su redorer en quelques années le blason de son parti. A son arrivée chez les SD en 1995, le jeune Jimmie est âgé de 16 ans. « Il y avait encore des militants qui venaient aux réunions habillés en uniformes nazis », soulignait récemment la politologue Sofia Nerbrand dans le quotidien Svenska Dagbladet.

Le jeune leader n’a pas hésité à faire le ménage au sein du parti, quitte à en évincer ses membres les plus « extrêmes ». Avec ses cheveux bruns légèrement gominés, ses petites lunettes rectangulaires et ses costumes sur mesure, la figure de proue du parti est devenu son principal atout.

Le jeune loup de la politique n’oublie pas pour autant les fondamentaux de l’extrême droite. Et manifeste un goût prononcé pour la provocation: « Tous les immigrants ne sont pas des criminels, bien sûr, mais il y a une connexion », affirme-t-il.

A l’image d’un Jörg Haider en Autriche ou plus récemment de Geert Wilders aux Pays-Bas, le chef de file des SD appartient à une nouvelle génération, un pied ancré dans le passé et l’autre dans le présent. Des hommes politiques aux idées conservatrices, qui parviennent à modifier la perception de l’extrême droite grâce à leur modernité. « Ils sont loin d’être nazis, mais ce sont des racistes », expliquait à l’AFP un opposant lors d’une manifestation anti-SD.

Par Thomas Guien, L’Express.fr

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