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Japon : Shinzo Abe (re)devient Premier ministre

Shinzo Abe a été élu ce mercredi Premier ministre du Japon par plus de deux tiers des députés de la Chambre basse, dix jours après l’écrasante victoire du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) à un scrutin législatif anticipé.

Shinzo Abe, 58 ans, a obtenu 328 voix sur un total de 478 votants, ce qui le hisse pour la deuxième fois de sa carrière à la tête du Japon, mais cette fois un pays affaibli par des années de crise économique et une détérioration de ses relations diplomatiques, notamment avec la Chine. Sa prise de fonctions interviendra après le vote du Sénat et sa nomination officielle par l’Empereur Akihito. Même s’il n’obtenait pas la majorité à la Chambre haute après deux tours de scrutin, le vote des députés prévaudrait.

Après trois ans passés dans l’opposition, le PLD a recouvré les faveurs de l’électorat déçu par les ratés du Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) qui n’a réalisé quasiment aucune de ses promesses électorales, ni réussi à redonner le moral à la population après le séisme, le tsunami et l’accident nucléaire du 11 mars 2011.

M. Abe, qui avait déjà été Premier ministre de septembre 2006 à septembre 2007, a promis de corriger les erreurs des trois Premiers ministres PDJ qui se sont succédés en trois ans.

Avec près de 300 sièges de députés à lui seul et 325 avec le parti Nouveau Komeito, son partenaire traditionnel, le PLD a la légitimité pour mener la politique qu’il entend, mais il va quand même devoir composer avec un Sénat en partie hostile, à tout le moins jusqu’aux élections sénatoriales de l’été 2013.

La Chine a déjà demandé au nouveau gouvernement japonais d’entreprendre « des actes concrets » afin de régler le contentieux territorial relatif aux îles Senkaku. Un voeu qui pourrait s’avérer pieux, étant donné que le nouveau Premier ministre veut réviser la constitution pacifiste du Japon et encourager le sentiment patriotique.

Le chef des conservateurs a comme première priorité de relancer la croissance de la troisième puissance économique mondiale actuellement en récession. Il entend pour cela faire voter rapidement un plan de relance équivalent à quelque 100 milliards d’euros et engager de grands travaux d’amélioration des infrastructures vieillissantes du pays, malgré une dette publique colossale. Il veut aussi obtenir de la Banque du Japon une politique monétaire ultra-accommodante pour sortir de la déflation et affaiblir un yen jugé trop vigoureux.

Plus tôt ce mercredi, le gouvernement japonais de centre-gauche de Yoshihiko Noda a démissionné en bloc. M. Noda, 55 ans, a quitté les fonctions de chef du gouvernement qu’il occupait depuis 16 mois. Après un peu plus de trois ans de pouvoir, le PDJ a subi les foudres des électeurs déçus par son incapacité à tenir la plupart de ses promesses économiques et sociales.

Levif.be, avec Belga

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