© AFP/Aris Messinis

James Foley et la « gêne » de l’administration américaine

Le Vif

La mère de James Foley, l’otage américain décapité par les jihadistes de l’Etat islamique (EI) en août, a déclaré avoir senti que le cas de son fils avait constitué une « gêne » pour l’administration américaine.

Dans un entretien diffusé par la chaîne CNN tard jeudi, Diane Foley a expliqué que sa famille avait été menacée de poursuites au cas où elle essaierait de lever des fonds pour le versement d’une rançon aux ravisseurs de son fils. La famille a également été informée qu’aucun prisonnier ne serait échangé contre Foley, et que le gouvernement ne lancerait pas d’opération militaire, a ajouté Diane Foley. La famille a été dissuadée d' »aller parler aux médias » et « rassurée sur le fait que l’on s’occupait du cas » du journaliste, a-t-elle dit.

« En tant qu’Américaine, j’étais embarrassée et choquée. »

Le Pentagone et la Maison blanche avaient annoncé peu après l’exécution sommaire de Foley l’échec d’une opération « cet été » pour porter secours à des otages américains détenus par l’EI en Syrie. « Je pense que nos efforts pour faire libérer Jim ont représenté une gêne pour le gouvernement », a commenté Diane Foley, « cela ne semblait pas faire partie de nos intérêts stratégiques, si vous voulez ».

L’exécution sommaire du journaliste de 40 ans a été rapportée le 19 août dans une vidéo de l’Etat islamique qui montre sa décapitation. Une semaine plus tard, c’est l’exécution sommaire d’un autre journaliste américain, Steven Sotloff, qui a été annoncée par les militants de l’EI. James Foley a couvert les conflits en Afghanistan, en Libye et en Syrie et travaillait notamment pour le site d’informations GlobalPost, l’Agence France-Presse et d’autres organismes de presse.

Il avait été enlevé par des hommes armés dans le nord de la Syrie en 2012. « Jim aurait été attristé. Jim a cru jusqu’à la fin que son pays viendrait à leur secours », a dit sa mère au sujet des otages. « On nous a juste dit d’avoir confiance dans le fait qu’il serait libéré d’une manière ou d’une autre, miraculeusement », a dit sa mère, « et il ne l’a pas été, n’est-ce pas? »

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