Celine Bouckaert

J’y étais et tout est vrai : à la conférence de presse de Carles Puigdemont

Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Si lundi, la venue de Carles Puigdemont en Belgique faisait encore l’objet de spéculations, on peut désormais confirmer qu’il est bel et bien dans notre pays: nous avons assisté à sa conférence de presse à Bruxelles.

Visé par une procédure judiciaire en Espagne, Carles Puigdemont a débarqué à Bruxelles en compagnie de cinq ex-conseillers catalans. Son arrivée, non confirmée dans un premier temps, a fait l’objet de spéculations: les déclarations du Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken l’auraient incité à demander l’asile politique en Belgique. Sa conférence de presse au coeur du quartier européen de Bruxelles a permis de clarifier ses intentions.

Informée quarante minutes à peine avant le début de la conférence de presse, on se précipite rue Froissart. De loin, le cordon policier et les cris scandés par des dizaines de manifestants anti- et pro-indépendance indiquent que c’est bien là que cela se passe.

Le président du Vlaams Belang

Dans la salle où la température avoisine les trente degrés, une masse compacte de journalistes, cameramen, et fonctionnaires européens attendent Puigdemont. Coincée dans la foule, on entend parler anglais, néerlandais, français, catalan et beaucoup d’espagnol. À quelques pas de nous, Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang, tapote allègrement sur son smartphone.

Après quinze minutes d’attente, Puigdemont et sa suite arrivent au Brussels Press Club. C’est à ce moment-là que l’on prend pleinement conscience de la signification du mot cohue : la bousculade provoquée par l’apparition du président destitué est inouïe. Les journalistes, beaucoup trop nombreux pour l’endroit, tentent tous de conquérir une place près de la scène où se tient Puigdemont. Certains n’hésitant pas à user de la force pour pousser leurs congénères. Ryan Heath, journaliste pour Politico, écrit sur Twitter qu’il s’agit de « la conférence de presse la plus mal organisée à laquelle il a jamais assisté ».

https://twitter.com/PoliticoRyan/status/925340712329269248Ryan Heathhttps://twitter.com/PoliticoRyan

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Moïse

Après l’intervention de quelques organisateurs, dont l’un fend la foule en déclarant qu’il se nomme Moïse, le calme se rétablit enfin et Puigdemont peut commencer son discours. D’apparence calme et paisible, l’homme explique en catalan, en français et en espagnol qu’il est venu « mettre en évidence le problème catalan au coeur des institutions européennes et dénoncer la politisation de la justice espagnole » et insiste qu’il n’est pas venu en Belgique, mais « à Bruxelles, capitale de l’Europe ».

Il faut attendre les questions qui clôturent la conférence pour savoir s’il compte demander l’asile politique en Belgique. Au grand dam des journalistes anglophones, il ne s’exprime pas dans la langue de Shakespeare. « Je ne suis pas ici pour demander l’asile politique », affirme-t-il. Il conteste également qu’il est venu à Bruxelles sur invitation de la N-VA et souligne ne pas vouloir se mêler de politique belge, même s’il y a « des sympathies » entre les nationalistes flamands et lui. Pressée de retrouver un peu de fraîcheur, on quitte l’endroit avant le départ de Puigdemont, sous les cris des manifestants.

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