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Italie : le retour de Berlusconi pousse l’Italie au bord du précipice

Le retour de l’ancien dirigeant italien a poussé Mario Monti à la démission alors que le vote pour le prochain budget se profile. Un vote capital pour un pays en proie à de graves difficultés économiques.

En 24 heures, le paysage et l’avenir politiques italiens ont complètement changé. Et comme ces vingt dernières années, Silvio Berlusconi est au centre de cette révolution.

En annonçant son retour en politique et sa candidature aux prochaines législatives, l’ancien président du Conseil a poussé Mario Monti à la démission. Comme il a totalement fragilisé la coalition de centre droit au pouvoir. Voilà donc l’Italie à quelques semaines d’un vote capital sur le prochain budget national, sans coalition, sans leader et au centre de l’attention de toutes les agences de notation et des investisseurs.

L’hypothèse de nouvelles élections anticipées

Vu la situation, l’actuel président du Conseil doit afficher un visage optimiste. Monti s’est ainsi déclaré, samedi à Cannes, confiant que les responsables politiques italiens fassent preuve de « sagesse » et ne détruisent pas les avancées de son gouvernement en matière de redressement des finances publiques.

« Je suis convaincu que quelle que soit la couleur du gouvernement qui va (me) succéder, la sagesse des hommes et des femmes politiques d’Italie va prévaloir. Je suis sûr qu’il n’y aura pas une tendance à détruire ce qu’on a pu faire en terme de mise en sécurité des finances publiques italiennes », a-t-il commenté en marge d’un colloque sur la gouvernance économique, en notant qu’il restait « énormément à faire en terme de croissance » dans son pays.

Interrogé sur d’éventuelles élections anticipées, il a répondu que c’était au président italien de fixer les échéances électorales. Preuve que l’avenir du pays n’est pas si rose.

Monti se dit blessé et indigné

D’ailleurs, en coulisse, Monti serait bien plus amer quant au retour de Berlusconi. Selon le Corriere della Sera, il s’est dit blessé et « indigné » par les attaques du parti de Silvio Berlusconi, le Peuple de la liberté (PDL), particulièrement par les déclarations du secrétaire général du PDL, Angelino Alfano, lors du rejet du texte s’attaquant aux coûts de la politique en Italie. « Nous n’aimons pas le chemin qu’a pris notre économie », avait-il notamment déclaré.

Le Corriere raconte ensuite la longue journée de Monti, d’un déplacement à Cannes pour un colloque sur la gouvernance économique, à son retour à Rome, où il a annoncé dans la soirée au président de la République Giorgio Napolitano son intention de démissionner. « J’ai préféré le faire maintenant, alors que les marchés étaient fermés », a expliqué Monti.

Lundi, ils rouvriront. Et l’Italie devra faire face à une nouvelle crise politique avec au centre, le même acteur, Silvio Berlusconi.

Levif.be, avec L’Express.fr

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