© Remo Casilli / Reuters

Italie : le Mouvement Cinq Étoiles veut occuper le Parlement

Même sans nouveau gouvernement, le Parlement peut travailler. C’est le message que veulent faire passer les Grillini en occupant le Parlement italien jusqu’à ce que les Commissions permanentes soient formées.

Depuis une semaine, les négociations politiques pour la formation d’un gouvernement sont au point mort en Italie. Le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, a préféré nommer deux commissions de « sages » (des personnalités de plusieurs couleurs politiques) chargées de trouver un moyen de sortir du blocage politique qui a suivi les élections législatives du 24 février. Du coup, le démissionnaire Mario Monti reste, pour l’instant, Président du Conseil en charge des affaires courantes. Une situation qui a un air de déjà vu ici en Belgique…

Mais les nouveaux élus du Mouvement Cinq Étoiles (les Grillini, nom se référant à leur leader Beppe Grillo) ne veulent pas voir durer cette période de chômage technique. Ils menacent donc d’occuper le Parlement afin d’obtenir la convocation des commissions parlementaires permanentes sans attendre la formation du nouveau gouvernement.
« Les partis politiques bloquent le pays pendant qu’ils se répartissent les fauteuils. Le Parlement peut commencer à travailler », estime Roberta Lombardi, la chef de groupe du Mouvement Cinq étoile sur sa page Facebook. Un blocage du travail parlementaire qui est dû, selon le sénateur Luis Orellana, à Giorgio Napolitano, Pietro Grasso, le nouveau président du Sénat, et Laura Boldrini, la nouvelle présidente de la Chambre des Députés, qui sont soumis aux partis ».

Une lecture de la Constitution

Ainsi, les élus grillini préviennent : si ce mardi 9 avril, les chefs de groupe des partis décidaient de ne pas mettre en place les commissions permanentes, ils sont prêts pour la bataille. Une bataille pacifique toutefois puisqu’ils comptent occuper les salles de Commission en lisant, un à un, les articles de la Constitution italienne.
Selon Roberta Lombardi, chef de groupe du Mouvement à la Chambre des Députés, rien, ni dans le règlement, ni dans la Constitution, n’empêche les travaux en commission de débuter. Ils suivent ainsi le fondateur du mouvement, l’ex-humoriste Beppe Grillo qui, dans une note postée le 28 mars dernier sur son blog, estimait que même si « l’Italie est sans gouvernement, elle a toutefois un Parlement qui peut déjà opérer pour changer le pays. »

Laura Paillard (stag)

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