Matteo Renzi © Belga

Italie: élections régionales test pour la popularité de Matteo Renzi

Un total de 5,4 millions d’électeurs italiens sont appelés aux urnes dimanche dans les régions d’Emilie-Romagne (centre) et de Calabre (sud), dans ce qui constitue un test de la popularité du président du Conseil Matteo Renzi.

L’ancien maire de Florence de centre-gauche (Parti démocrate – PD), devenu chef du gouvernement l’an dernier en remplacement d’Enrico Letta, a joui d’une grande popularité due au style dynamique et moderne qu’il insuffle à la politique italienne.

Mais cette popularité tend à s’effriter, en raison de la crise, du chômage et des tensions sociales, une partie des syndicats se montrant très opposés à la flexibilisation du travail et à l’assouplissement qu’il introduit dans les procédures de licenciement. Des manifestations contre la réforme du marché du travail se multiplient dans le pays.

Depuis 06H00 GMT et jusqu’à 22H00 GMT, 3,4 millions d’habitants de la région – relativement prospère et votant plutôt à gauche – d’Emilie-Romagne, et 1,8 million d’électeurs de Calabre, la plus défavorisée d’Italie, se rendent aux urnes. Les résultats seront connus lundi.

Le niveau du taux d’abstention, qui devrait être élevé, sera observé, comme signe de la désaffection à l’égard de la classe politique et de Matteo Renzi. Signe aussi, selon certains analystes politiques, d’un effet Silvio Berlusconi, le Cavaliere étant exclu de la vie politique par ses condamnations judiciaires, ce qui crée certaines frustrations qui pourraient se traduire dans l’isoloir.

Le score des partisans de Matteo Salvini, jeune chef de la Ligue du Nord, qui tente de relancer au niveau national son mouvement régionaliste en perte de vitesse, sera aussi examiné à la loupe. Salvini s’inspire du style de Marine Le Pen en France, en mettant l’accent contre l’immigration clandestine. Enfin le M5S, le « Mouvement Cinq Etoiles », formation anti-partis de l’ancien comique Beppe Grillo, attend avec nervosité son score.

Né en Emilie, il semble en perte de vitesse, faute d’avoir su apporter des propositions constructives dans l’arène politique. L’Italie est restée engluée dans la récession au 3e trimestre 2014 et voit ses espoirs de reprise repoussés au moins au début de l’année prochaine. Son PIB a reculé de 0,1% en juillet-septembre par rapport au trimestre précédent, et de 0,4% sur un an. Malgré ses efforts de rigueur, Rome risque en outre de se retrouver de nouveau en délicatesse avec la Commission européenne à propos de son budget 2015.

Contenu partenaire