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Israël: un deuxième « prisonnier X » au secret depuis des années

Le Vif

Après les révélations, en février dernier, sur le sort de Ben Zygier, détenu dans des conditions ultra-secrètes, les médias israéliens révèlent qu’un second détenu est enfermé dans les mêmes conditions.

Le sort de Ben Zygier, enfermé dans des conditions ultra-secrètes qui s’était pendu en décembre 2010 dans une cellule voisine du même établissement, avait été révélé en février dernier par un journal australien. Il n’était pas le seul « prisonnier X » en Israël.

Un autre prisonnier détenu au secret, dont l’existence a été révélée mercredi est soumis depuis des années à un régime d’isolement total, ont indiqué jeudi les médias israéliens. Ce détenu, dont l’identité n’a pas été révélée, pas même aux gardiens, comme dans le cas de Ben Zygier, est enfermé dans la prison de haute sécurité d’Ayalon près de Tel-Aviv dans une cellule sans fenêtre, sans aucun contact avec les autres détenus. Il n’a droit qu’à une brève promenade seul dans une cour entourée d’un mur. Il est surveillé par des caméras 24 heures sur 24 pour prévenir un éventuel suicide.

Le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement Avigdor Lieberman, cité par les médias, a pour sa part affirmé que les faits qui lui sont reprochés sont « extrêmement graves », assurant que les droits des détenus étaient scrupuleusement respectés.

« Une violation très grave de la sécurité » Un avocat spécialisé dans les affaires de renseignement qui avait rendu visite à Ben Zygier, Avigdor Feldman, a affirmé que le dossier contre ce second prisonnier était « plus grave que celui de Ben Zygier ». « Il s’agit une violation très grave de la sécurité. Lorsque j’ai pris connaissance des détails, j’ai été choqué en tant que citoyen israélien », a déclaré l’avocat, cité par les médias, sans autre précision.

En février, le ministre de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch avait assuré qu’il n’y avait aucun « prisonnier X », c’est-à-dire détenu au secret, en Israël. Accusé mercredi par la députée du parti Meretz (opposition de gauche) Zeeva Galon de s’être « livré devant le Parlement à un compte rendu mensonger », le ministre a assuré que les prisonniers jouissaient de la protection de la loi. « Mais parfois il y a des cas dont l’existence ne peut être révélée publiquement sans porter atteinte à la sécurité nationale », a reconnu M. Aharonovitch, affirmant qu’il n’y avait « aucun prisonnier dont l’existence serait cachée aux tribunaux ».

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