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Israël: quelles sont les raisons de l’escalade avec Gaza?

Une nouvelle flambée de violence a éclaté entre Israël et le territoire palestinien avec des tirs de roquette lancés depuis Gaza et des raids de représailles israéliens. Six Palestiniens ont été tués et quatre soldats israéliens blessés. Explications.

Les tentatives de l’Egypte de stopper le nouveau cycle de violence entre Israël et Gaza sont restées sans effet. L’armée israélienne a mené lundi avant l’aube de nouveaux raids aériens sur la bande de Gaza, provoquant une riposte des combattants palestiniens qui ont tiré dix roquettes sur le sud d’Israël.

Comment cette escalade a-t-elle commencé? C’est l’attaque, samedi, par le Jihad islamique d’une jeep de l’armée israélienne qui effectuait une patrouille de routine dans le nord de la bande de Gaza, le long de la frontière qui a déclenché les hostilités. Quatre soldats ont été blessés. Les Israéliens ont riposté par des raids aériens.

Qui en est à l’origine? Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste) a revendiqué l’attaque contre la patrouille israélienne. Les Brigades Al-Qods, la branche armée du groupe radical Jihad islamique, ont revendiqué dimanche la grande majorité des tirs de roquettes et d’obus de mortier. Le Hamas, qui contrôle le territoire, s’efforce le plus souvent de maintenir une trêve de facto avec Israël, restant à l’écart des hostilités entre d’autres factions armées de Gaza, comme le Jihad islamique, et l’armée israélienne.

Combien de victimes? Six Palestiniens ont été tués dans les raids de représailles israéliens, et quatre soldats israéliens ont été blessés. « La population des localités israéliennes situées autour de la Bande de Gaza n’en peut plus des tirs réguliers de missiles venus de Gaza et qui obligent plus d’un million de personne à se réfugier régulièrement dans les abris », explique Charles Enderlin, correspondant de France 2 en Israël.

Cette crise est-elle plus grave que les précédentes?

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche que son pays était « prêt à l’escalade » après des affrontements à la frontière avec Gaza, qui ont fait six morts palestiniens et blessé quatre soldats israéliens samedi.
« Benjamin Netanyahu menace de durcir considérablement les ripostes israéliennes. Selon la presse israélienne, Israël pourrait revenir à sa politique de « liquidations ciblées », c’est à dire l’assassinat de responsables islamistes », ajoute Charles Enderlin.

Comme dans les précédents cycles de violences, l’Egypte s’efforce de faire appliquer une trêve par les groupes armés de Gaza. Selon des sources palestiniennes, le Hamas au pouvoir à Gaza, le Jihad islamique et d’autres principaux mouvements du territoire palestinien sont prêts à respecter une trêve si Israël « s’engage à en faire autant ».
Une trêve précaire rentre groupes armés palestiniens et Israël avait été rétablie le 24 octobre, à l’issue de trois jours de violences qui avaient coûté la vie à huit combattants palestiniens et fait trois blessés graves en Israël.

Israël agite régulièrement la menace d’une opération militaire terrestre dans l’enclave palestinienne, sur le modèle de l’opération « Plomb durci » en décembre 2008/janvier 2009, qui avait fait plus de 1400 morts palestiniens, en majorité des civils, et 13 morts israéliens, dont 10 soldats.

Peut-il y avoir aussi des dérapages dans le Golan, à la frontière avec la Syrie?

Les soldats israéliens ont lancé dimanche et lundi des tirs de sommation vers un secteur proche d’une position de l’armée syrienne, après que des tirs d’obus ont atteint le Golan ces derniers jours. C’est le premier incident du genre depuis la fin de la guerre israélo-arabe d’octobre 1973 dans ce territoire syrien occupé par Israël depuis 1967. Les projectiles syriens auraient été « tirés par erreur lors de combats entre les différentes forces en présence en Syrie », selon l’armée. Lors de leur riposte, les artilleurs israéliens ont délibérément manqué la position syrienne. « Il s’agissait d’un avertissement, mais cela devrait en rester là », estime Charles Enderlin.

LeVif.be L’Express

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