Le premier ministre israélien le 25 décembre 2016 © Reuters

Israël: projet de loi controversé sur fond de corruption

Le Vif

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé dimanche une modification d’un projet de loi controversé limitant les pouvoirs de la police, afin qu’il ne puisse pas s’appliquer à des enquêtes le concernant dans des affaires de corruption présumée.

Cette prise de position intervient au lendemain d’un grand rassemblement à Tel-Aviv au cours duquel des dizaines de milliers de manifestants ont dénoncé la corruption et ce projet de loi accusé d’être fait sur mesure pour protéger le Premier ministre.

« J’ai demandé (…) que la formulation du projet de loi soit telle que ce texte ne portera pas sur les enquêtes en cours me concernant », a indiqué M. Netanyahu sur sa page Facebook.

M. Netanyahu qui proclame son innocence a déjà été interrogé à six reprises ces derniers mois par des enquêteurs de la brigades des fraudes.

Dans sa version originale, le projet de loi stipule que la police n’aura plus le pouvoir de recommander des inculpations auprès du procureur général. Cette disposition aurait pu s’appliquer à au moins deux enquêtes en cours contre le Premier ministre.

Le Parlement a voté le mois dernier ce texte en première lecture. Il doit encore être examiné et approuvé en deuxième et troisième lectures avant d’avoir force de loi. Entre ces lectures, le texte peut être modifié.

Le Premier ministre a justifié sa demande de modification en expliquant qu’il ne voulait pas que la loi « soit exploitée à des fins de propagande ».

Il a également dénoncé la police en l’accusant d’avoir « apparemment » voulu son inculpation « dès le début des enquêtes, malgré des faits qui prouvent à l’évidence qu’il n’y a rien » contre lui.

M. Netanyahu est visé par deux enquêtes dans des affaires de corruption présumée, l’une sur des cadeaux qu’il aurait indûment reçus de riches personnalités étrangères, et l’autre sur un accord secret qu’il aurait tenté de conclure avec un quotidien populaire pour une couverture favorable.

Le nom de son avocat personnel et d’un ancien chef de bureau apparaissent par ailleurs dans une affaire de corruption présumée liée à l’achat de trois sous-marins allemands.

Le Parlement devait examiner lundi en deuxième et troisième lectures ce projet de loi. Mais selon les médias, les discussions ont désormais toutes les chances d’être reportées de plusieurs jours.

Selon l’initiateur du projet de loi, David Amsalem, du parti Likoud de M. Netanyahu, cette loi ne vise qu’à protéger les droits et la réputation des suspects.

M. Netanyahu, 68 ans, ne cesse de dire qu’il « ne se passera rien parce qu’il ne s’est rien passé ». Il dénonce une tentative de « putsch » de la part des médias et de l’opposition de gauche.

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