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Israël-Palestine: « neuf mois » pour un accord de paix

Le Vif

Neuf mois, c’est le temps que se sont donné les représentants israéliens et palestiniens pour réussir à trouver un accord de paix, après s’être rencontrés à Washington et entretenus avec Barack Obama.

La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni et le négociateur palestinien Saëb Erekat ont accepté mardi à Washington de chercher à sceller un accord de paix final d’ici neuf mois, sous l’égide des États-Unis qui les ont mis en garde devant l’immensité de la tâche.

« Un accord final au cours des neuf prochains mois »

Au terme de près de trois ans de blocage du processus de paix et après plus de six décennies d’un conflit historique, des négociateurs israéliens et palestiniens ont réamorcé lundi et mardi leur dialogue direct, sous les auspices du secrétaire d’Etat John Kerry, dans un climat que les protagonistes se sont plu à qualifier de « positif et constructif ».

Les deux camps doivent se revoir d’ici « deux semaines en Israël ou dans les Territoires palestiniens pour commencer le processus des négociations formelles », a déclaré à la presse le chef de la diplomatie américaine, flanqué de la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni et du négociateur en chef palestinien Saëb Erakat. L' »objectif », a insisté John Kerry, est de trouver « un accord final au cours des neuf prochains mois ».

« Toutes les questions » sur la table

Au cours d’un point de presse plutôt détendu au département d’État, John Kerry s’est félicité qu’Israël et les Palestiniens soient « tombés d’accord aujourd’hui pour que toutes les questions du statut final, toutes les questions fondamentales et toutes les autres soient sur la table des négociations ». Mais ni les États-Unis, qui se présentent comme des « facilitateurs » des pourparlers, ni les Israéliens ou les Palestiniens n’ont lâché un mot sur la teneur de leurs premières conversations. Le secrétaire d’État a cependant dit « croire fermement que les dirigeants, les négociateurs et les citoyens qui s’investissent peuvent faire la paix pour une raison très simple: ils y sont obligés ».

« Une solution viable à deux États est la seule voie pour résoudre ce conflit. Il ne reste pas beaucoup de temps pour y arriver et il n’y a pas d’alternative », a martelé le ministre américain qui s’est rendu six fois en quatre mois au Proche-Orient. Saëb Erakat a salué ces efforts, assurant que « personne d’autre que les Palestiniens ne bénéficierait davantage d’un succès » des négociations de paix avec Israël. Il s’est dit « ravi que toutes les questions soient sur la table », répétant qu' »il était temps que les Palestiniens aient leur propre État souverain ».

L’histoire est faite par ceux « qui n’ont pas peur de rêver »

Tzipi Livni s’est elle aussi montrée plutôt optimiste. « Je crois que l’Histoire ne se fait pas par les cyniques. Elle se fait grâce aux réalistes qui n’ont pas peur de rêver », a lancé la ministre. De son côté, le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne et ONU) a appelé Israéliens et Palestiniens « à faire tout leur possible pour promouvoir les conditions pouvant conduire au succès du processus de négociation, et à éviter de prendre des actions susceptibles de saper la confiance ».

Obama met en garde face aux « choix difficiles » qui s’annoncent
Dans la matinée, le président Barack Obama avait jeté son poids dans la balance en recevant les deux délégations dans le Bureau ovale. Il avait salué dès lundi un moment « prometteur » pour le Proche-Orient, tout en avertissant les protagonistes qu’ils devront faire des « choix difficiles » et « travailler dur ».

De fait, « nous ne nous faisons aucune illusion: cela va être très dur », a confié un responsable du département d’État. D’autant qu' »il y aura des provocations », a renchéri un diplomate de la Maison Blanche. « Tout le monde sait que des gens des deux côtés feront des choses qui compliqueront la situation », a-t-il dit, faisant explicitement référence à la colonisation israélienne à laquelle Washington s’oppose.

Le président des États-Unis avait fait du règlement du conflit israélo-palestinien une des priorités de son premier mandat en janvier 2009, avant d’échouer: les dernières négociations de paix directes avaient capoté en septembre 2010, au bout de trois semaines, en raison de la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Interrogée plus tôt mardi par la radio publique israélienne, Tzipi Livni avait d’ailleurs été plus prudente sur la relance du dialogue, ne cachant pas les profondes divergences au sein de son gouvernement à propos de la paix avec les Palestiniens.

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