Israël enterre ses quatre soldats tués dans l'attaque au camion à Jérusalem. © AFP

Israël enterre ses quatre soldats tués dans l’attaque au camion à Jérusalem

Des centaines d’Israéliens ont enterré lundi les quatre soldats tués la veille à Jérusalem dans l’une des attaques les plus meurtrières des derniers mois, qui confirme la persistance des tensions israélo-palestiniennes malgré une récente accalmie.

La dépouille du lieutenant Shir Hadjaj, dans un cercueil recouvert du drapeau à l’étoile de David, a été mise en terre parmi les hurlements de douleur des membres de sa famille et au milieu de centaines de soldats de son unité et de proches rassemblés dans le froid au cimetière du mont Herzl à Jérusalem.

« On pensait que tu ferais la Une des journaux pour un prix ou une invention. Mais, à la place aujourd’hui, dans les journaux, il y avait une bougie du souvenir pour toi », a dit auprès de sa tombe l’une de ses soeurs en faisant référence au rituel juif consistant à allumer une bougie à la mémoire des morts.

La détresse a empêché la mère de Shir Hadjaj d’adresser une dernière fois la moindre parole à sa fille disparue à 22 ans. La veille, elle avait, selon la presse, envoyé un ultime message sur le téléphone de sa fille: « Ma chérie, ma vie, parle-moi s’il te plaît ».

Alarmée par les informations, elle ignorait encore que Shir Hadjaj, deux autres soldates, Shira Tzour et Yaël Yekoutiel, 20 ans, et un soldat, Erez Auerbach, 20 ans, avaient été fauchés par le camion lancé par le Palestinien Fadi al-Qunbar contre un groupe de soldats en excursion sur l’un des points de vue les plus saisissants sur Jérusalem.

Dix-sept soldats ont été blessés. Fadi al-Qunbar a été abattu sur place.

Les soldats sont les premiers Israéliens tués depuis le 9 octobre dans une succession d’attaques palestiniennes qui, quasiment quotidiennes pendant des mois, se sont espacées en 2016, sans s’arrêter.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche que Fadi al-Qunbar était un sympathisant de l’organisation djihadiste Etat islamique.

Fadi al-Qunbar était certes religieux, comme toute la famille, « mais rien dans sa vie ne dit qu’il faisait partie de l’EI. Il n’a jamais pris contact avec l’EI et ne connaissait pas l’EI », a assuré son cousin Mohammad.

M. Netanyahu n’a pas précisé sur quels éléments il se fondait. Il s’est employé ces derniers mois à inscrire les centaines d’attaques palestiniennes dans la même perspective que les attentats djihadistes, comme ceux commis en France ou en Allemagne.

Depuis le 1er octobre 2015, les violences dans les Territoires palestiniens et en Israël ont coûté la vie à 247 Palestiniens, 40 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Erythréen et un Soudanais.

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