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Israël demande à la Pologne de tout dire sur l’Holocauste

Le président israélien Reuven Rivlin a évoqué jeudi un « profond désaccord » avec la Pologne à propos de l’histoire de l’Holocauste et demandé qu’elle assume son « étude complète », dans une allusion aux responsabiliés de certains Polonais.

Il a tenu ces propos à Oswiecim, dans le sud de la Pologne, devant son homologue Andrzej Duda avec qui il a ensuite participé à la Marche des Vivants, un événement éducatif organisé depuis 30 ans sur le site de l’ancien camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau par Israël. Cet évènement a lieu lors de la journée de la Shoah, dédiée aux six millions de Juifs tués par les nazis allemands. « Nous avons un profond respect pour l’examen de conscience que le peuple polonais a accompli mais nous avons aussi un profond désaccord », a dit M. Rivlin, à propos d’une loi controversée sur l’époque de la Shoah.

Mais, « malgré la relation exceptionnelle entre les deux peuples, nous exigeons que la Pologne assume la responsabilité pour l’étude complète de l’Holocauste et des divers événements qui ont eu lieu à l’époque de l’extermination », a-t-il déclaré en hébreu.

La rencontre des deux présidents est intervenue un mois après l’entrée en vigueur de la loi polonaise qui avait provoqué de vives tensions avec Israël. Censée défendre l’image de la Pologne et des Polonais pendant la 2e guerre mondiale contre de fausses accusations, elle prévoit jusqu’à trois ans de prison pour ceux qui attribueraient « la responsabilité ou la coresponsabilité de la nation ou de l’Etat polonais pour les crimes commis par le Troisième Reich allemand ». Le gouvernement israélien et la diaspora juive ont reproché à Varsovie de vouloir nier la participation de certains Polonais au génocide des juifs, voire d’empêcher des rescapés juifs de raconter leur expérience ou la mort de leurs proches.

Entre 1940 et le début de 1945, l’Allemagne nazie avait exterminé à Auschwitz-Birkenau environ 1,1 million de personnes, dont un million de Juifs de différents pays européens, ainsi que quelque 80.000 Polonais non-juifs, 25.000 Roms et 20.000 soldats soviétiques.

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