Téhéran © istock

Iran: sans retombées économiques, l’accord sur le nucléaire est menacé

Le Vif

Un haut responsable iranien a prévenu jeudi à Londres que l’accord sur le nucléaire signé en 2015 était menacé si les entreprises étrangères ne développaient pas davantage leurs échanges avec l’Iran, pointant la responsabilité des Etats-Unis.

Lors d’une intervention au cercle de réflexion Chatham House, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a visé le président américain Donald Trump, dont l’hostilité à l’accord crée selon lui une « atmosphère destructrice » qui empêche les entreprises de commercer librement avec l’Iran.

« Du point de vue iranien, l’accord n’est pas un succès », a déclaré Abbas Araghchi. « L’Iran ne bénéficie pas pleinement de la levée des sanctions ».

Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2017, Donald Trump n’a cessé de critiquer cet accord conclu sous l’administration Obama, « le pire » jamais négocié par les États-Unis selon lui. Il s’est cependant refusé jusqu’ici à y mettre fin, malgré ses « terribles lacunes ».

Ces commentaires sont « un poison pour le milieu des affaires », a estimé Abbas Araghchi. « Je ne pense pas que l’accord pourra être maintenu en l’état. Si les entreprises et les banques ne travaillent pas avec l’Iran, nous ne pourrons pas conserver un accord qui ne nous est pas bénéfique ».

Il a estimé que les déclarations de Donald Trump « sont une violation de l’accord, du contenu même du texte ».

Il a prévenu que Téhéran refuserait toute modification de l’accord, y compris une extension au programme de missiles balistiques iranien et averti que si l’accord devait être abandonné, le monde ferait face à « une nouvelle crise nucléaire qui serait très difficile à résoudre ».

Conclu à Vienne le 14 juillet 2015, le Plan global d’action commun (PGAC) prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions touchant l’Iran en échange de la garantie que Téhéran ne se dotera pas de l’arme atomique.

Il avait été signé par l’Iran d’une part, et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l’Allemagne, d’autre part.

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