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Irak: 30 morts et 70 blessés dans une attaque contre la police à Kirkouk

Au moins 30 personnes ont été tuées et 70 autres blessées dimanche matin dans un attentat à la voiture piégée suivi d’un assaut d’hommes armés de grenades contre le quartier général de la police à Kirkouk, dans le nord de l’Irak, a indiqué un général de police. A l’heure de pointe, les assaillants ont d’abord tenté de s’emparer, sans succès, du complexe, a précisé à l’AFP le général Natah Mohammed Sabr, chef des services d’urgence de Kirkouk.

Le kamikaze était au volant d’un véhicule maquillé en voiture de police. Il s’est fait exploser devant la porte principale du complexe, situé en plein centre de Kirkouk.

Trois de ses complices, vêtus d’uniformes de police, ont ensuite réussi à se faufiler à l’intérieur du complexe, tout en lançant des grenades en direction du bâtiment, avant d’être abattus, selon des témoins. Juste après l’attaque, la police tentait de désamorcer les ceintures d’explosifs que les kamikazes portaient sur eux.

Le quartier général ainsi que les magasins et immeubles d’habitation des alentours ont été gravement endommagés par la détonation et tous les accès menant au centre-ville ont été bloqués par les autorités, selon un correspondant de l’AFP présent sur place.

Cette nouvelle attaque rompt avec le calme relatif qui régnait ces derniers jours en Irak, embourbé dans une crise politique qui met aux prises le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki avec un mouvement de protestation de la minorité sunnite qui s’estime « marginalisée » par sa politique.

L’attaque n’a pas été revendiquée mais les insurgés sunnites, dont Al-Qaïda en Irak, visent régulièrement les forces de sécurité dans l’espoir de déstabiliser le gouvernement.

Kirkouk, où cohabitent Arabes, Kurdes et Turcomans, fait partie d’une bande de territoire du nord de l’Irak, riche en hydrocarbures, que revendiquent Bagdad et la région autonome du Kurdistan irakien. A en croire observateurs et diplomates, cette dispute territoriale représente à terme la plus grande menace pour la stabilité de l’Irak.

Kirkouk, mais aussi Mossoul, un peu plus au nord-ouest, et Touz Khourmatou, également dans le nord de l’Irak, sont à intervalles réguliers le théâtre d’attaques sanglantes perpétrées par les insurgés.

Même si elles n’atteignent plus les niveaux connus à l’époque du conflit religieux de 2006-2008, les violences continuent à endeuiller l’Irak de façon quasi-quotidienne.

En janvier, 246 personnes ont été tuées dans des attaques dans le pays, selon un bilan compilé par l’AFP. C’est le mois le plus meurtrier depuis septembre dernier.

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