Intervention russe en Syrie: l’Otan s’inquiète du « risque d’un incident » aérien

L’Otan s’inquiète du « risque d’un incident » aérien en Syrie entre la Russie et la coalition internationale menée par les Etats-Unis, qui opèrent séparément et poursuivent des objectifs différents.

« Les objectifs des opérations aériennes russes au dessus de la Syrie et ceux de la coalition anti-Etat islamique (groupe jihadiste EI, ndlr) ne sont pas les mêmes », ce qui « augmente le risque d’un incident qui devienne incontrôlable », a affirmé Alexander Vershbow, secrétaire général adjoint de l’Alliance atlantique, devant la presse à Lisbonne en marge d’un forum rassemblant l’Otan et l’industrie de la défense.

« Nous discuterons, dans les semaines à venir, pour savoir si des mesures ou des précautions supplémentaires doivent être prises pour s’assurer de l’intégrité des frontières turques », a-t-il précisé.

Moscou, intervenue dans le conflit en Syrie pour venir en aide au régime de Bachar al-Assad, affirme viser l’EI et d’autres groupes « terroristes » opposés au pouvoir, qualifiés cependant de « modérés » par les Occidentaux.

Début octobre, l’Otan avait mis en garde la Russie après des incursions de son aviation dans l’espace aérien turc, que Moscou avait justifiées par de « mauvaises conditions météo ».

Du 3 octobre au 6 novembre, l’Otan organise son plus grand exercice militaire depuis plus de dix ans, baptisé « Trident Juncture », avec la participation d’environ 36.000 soldats, en Italie, en Espagne et au Portugal.

L’exercice était prévu de longue date, mais son ampleur vient conforter la politique de renforcement des manoeuvres décidée par l’Alliance lors d’un sommet au Pays de Galles en septembre 2014, en raison de la crise en Ukraine.

« Les agresseurs potentiels devraient prendre note des capacités et de la préparation dont nous faisons preuve », a prévenu Alexander Vershbow, précisant toutefois que l’exercice « ne visait aucun pays réel ».