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Immigration: Le nouveau décret Trump, du « réchauffé »

L »organisation non-gouvernementale Human Rights Watch a rejoint lundi les critiques sur la nouvelle version du controversé décret migratoire du président américain Donald Trump, réduisant l’accès au territoire des Etats-Unis des ressortissants de 6 pays à majorité musulmane et d’éventuels autres Etats qui ne fourniraient pas, selon les critères américains, d’informations suffisantes pour juger de l’octroi d’un visa.

Selon l’association de défense des droits de l’homme, le nouveau « décret relatif aux réfugiés », signé lundi par le nouveau pensionnaire républicain de la Maison Blanche, « risque de nuire aux réfugiés – ainsi qu’à des ressortissants américains – d’une manière comparable au précédent décret à ce sujet ».

Pour rappel, la première version de ce décret migratoire n’était restée que quelques jours en vigueur, avant qu’un juge fédéral ne suspende son application. Il visait alors les mêmes 6 pays (l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, le Syrie et le Yémen), plus l’Irak dont il n’est plus fait mention dans les nouvelles restrictions.

« Bien qu’il réponde manifestement aux obstacles juridiques ayant entravé la mise en oeuvre du décret du 27 janvier dernier, le nouveau texte affaiblit considérablement le programme américain en place pour les réfugiés et impose des interdictions générales fondées sur le critère de la nationalité sans déterminer l’existence des menaces réelles posées par tous les ressortissants de ces pays », indique Human Rights Watch dans un communiqué, parlant d’un texte qui « sent le réchauffé ».

« Le nouveau décret ne peut se lire sans faire écho aux propos tenus par le président Trump, qui avait déjà annoncé lors de sa campagne électorale son intention d’interdire l’entrée aux États-Unis de musulmans en tant que groupe religieux. Affirmer que le décret actuel n’est ‘pas motivé par l’animosité envers une religion’ ne suffit pas pour invalider ces déclarations passées », ajoute l’ONG. Une des principales nouveautés du texte par rapport au précédent, en-dehors de la non-interdiction des Irakiens, est que les individus qui sont déjà détenteurs d’un visa, ainsi que ceux qui ont une carte verte, sont explicitement protégés. « Le décret révisé épargne les détenteurs de visas immigrants et non-immigrants.

Il permet également aux personnels consulaires de délivrer des visas aux ressortissants des six pays visés s’ils estiment que ne pas le faire leur causerait ‘des difficultés excessives’ et si ces individus ne présentent aucun risque sécuritaire. Ces exceptions limitées épargnent à certains individus les pires conséquences de l’interdiction, mais ne changent pas la réalité hideuse que ce décret inaugure: l’interdiction nuisible et inutile d’immigrer à des nationalités entières. (…) L’administration affirme que ces interdictions d’entrée sont nécessaires pour prévenir le terrorisme, mais le propre rapport du Département de la Sécurité intérieure a révélé que ‘le pays de citoyenneté n’est pas un indicateur fiable d’une activité terroriste potentielle' », souligne HRW.

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