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Il y a cinq ans débutait le printemps arabe: Quel est l’héritage de Mohamed Bouazizi?

Il y a exactement cinq ans, le Tunisien Mohamed Bouazizi mourrait après s’être immolé en un geste très politique. Quel est l’héritage de cet homme qui a mis le feu aux poudres du printemps arabe ? Réponse en cinq parties.

4 janvier 2011. Un jeune vendeur de rues tunisien succombe à ses blessures. Il s’est immolé en un acte de protestation après que la police ait pris pour la énième fois sa marchandise parce qu’il ne possédait pas la bonne autorisation.

Son nom ne vous dit probablement plus rien, mais c’est l’acte de cet homme qui va servir de catalyseur et déclencher la rébellion populaire en Tunisie. Cela commence dans la ville de Sidi Bouzid et va rapidement se propager à tout le pays avant de culminer le 14 janvier avec la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Qui, après 24 ans de pouvoir autocratique, doit s’enfuir à l’étranger. Le monde arabe ne sera plus jamais le même.

Le mouvement en Tunisie, aussi connu comme la révolution de jasmin, va avoir un effet domino sur divers pays comme le Maroc, la Jordanie ou encore le Bahreïn. Mais c’est surtout l’Égypte, la Lybie, le Yémen et la Syrie – en grande partie à cause d’une mauvaise gestion de la révolte par les autorités au pouvoir- qui vont sombrer dans le chaos total.

En Égypte, le dictateur Hosni Moubarak, président depuis 1981, jette l’éponge le 11 février 2011. En 2016, le pays semble être revenu au point de départ, malgré un intermezzo avec le Frère musulman Mohamed Morsi, avec le chef des armées Abdel Fattah al-Sissi comme président.

Le leader libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, est lynché le 20 octobre 2011 après avoir, pendant neuf mois, violemment réprimé la révolte populaire. Les bombardements de la coalition occidentale finiront de dévaster le pays. Aujourd’hui, la Lybie est et reste un champ de ruine qui fait office de terre promise pour les nombreux réfugiés africains qui espèrent traverser la Méditerranée.

Le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, n’arrive pas non plus à faire taire la révolte populaire qui lui reproche le chômage, les prix en hausse, la pauvreté et la corruption. Après un attentat raté contre sa personne, il se retire. De facto le 23 novembre de la même année, officiellement le 27 février 2012. Durant cette période, le pays est devenu le théâtre d’une guerre de proximité entre l’Arabie Saoudite et l’Iran qui soutiennent des rebelles chacun de leur côté.

Mais l’histoire la plus tragique est sans aucun doute celle de la Syrie. La révolte commence de façon pacifique, mais va vite se transformer en vindicte populaire face aux réactions barbares du régime d’Assad. En mars 2011, la révolte se transforme en une guerre civile sanglante qui dure depuis presque cinq ans. Les suites ne sont hélas que trop connues. Près de 250.000 personnes sont mortes et la moitié de la population est en fuite ( +- 10 millions d’habitants) dons plus de trois millions sont près des frontières avec la Turquie, le Liban et Jordanie. Des centaines de millions de Syriens ont aussi fui vers l’Europe provoquant ce qu’on a appelé la crise des migrants.

L’héritage de Bouazizi?

Cinq ans plus tard, le seul pays qui semble s’en sortir est la Tunisie. Les attentats sanglants contrent le musée du Bardo à Tunis ou la station balnéaire de Sousse en semblent le paradoxal exemple. Puisqu’il sont la preuve que les terroristes ne supportent pas la plus minime avancée. Dans les autres pays, la révolte a été tuée dans l’oeuf. Le Maroc a instauré quelques réformes, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a levé le niveau d’état d’urgence après 19 ans, et au Bahreïn le régime a brutalement écrasé toutes velléités contestataires avec l’aide des tanks saoudiens.

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