Le tunnel du Mont Blanc © Reuters

Il y a 50 ans, on inaugurait le tunnel du Mont Blanc

Stagiaire Le Vif

Le 16 juillet 1965, le général de Gaulle inaugurait le tunnel du Mont Blanc aux côtés du président italien Giuseppe Saragat. Long de 11,6 kilomètres et large de 7 mètres, c’était à l’époque le plus long tunnel d’Europe. Rétrospective.

1962, une percée décisive

L’inauguration du tunnel du Mont Blanc date d’il y a un demi-siècle. La jonction est établie entre Chamonix, en France, et le Val d’Aoste, en Italie, le 14 août 1962. À 11 heures 31, le dernier rocher qui séparait les chantiers français et italien est abattu dans une ultime explosion. Un écart de moins de treize centimètres est constaté entre les deux chantiers. C’est une victoire ! Les ouvriers auront creusé pendant trois ans pour se rejoindre. Il s’agit d’un véritable exploit technique et technologique pour l’époque. Le 15 septembre de la même année, les chefs de gouvernement français et italien Georges Pompidou et Amintore Fanfani célèbrent officiellement la fin des chantiers. « Tunnel grandiose et symbolique, il est, bien sûr, une entreprise franco-italienne, mais demain Hollandais, Belges, Britanniques et d’autres encore l’emprunteront, démontrant que le désir de se connaître et de collaborer n’a jamais été aussi vif chez les peuples européens…« , déclare Georges Pompidou lors de son discours inaugural.

« Après six années d’efforts, la montagne est vaincue »

Il faudra encore attendre trois ans avant l’inauguration officielle. En effet, tout reste à faire à l’intérieur du tunnel. Créer la route, aménager et équiper l’intérieur du tunnel, etc. Le 16 juillet 1965, le tunnel est fin prêt. « Il n’y avait déjà plus de Pyrénées, il n’y aura désormais plus d’Alpes« , s’enthousiasme un journaliste de l’époque en commentant les images de l’inauguration du 15 juillet 1965. « Après six années d’effort, la montagne est vaincue« , commente-t-il dans son reportage. « Une réussite« , estiment les promoteurs du projet. La galerie supporte à son point culminant, non pas le Mont Blanc, mais l’Aiguille du midi, 2.480 mètres de hauteur de roche.

Ouverture au grand public

Le 19 juillet à 6 heures du matin, le tunnel du Mont-Blanc s’ouvre au trafic. Le parcours entre Chamonix et Courmayeur est réduit de 60 kilomètres. Les premiers curieux se précipitent pour tenter d’entrer en premier dans le tunnel. Monsieur Lelièvre remportera cet honneur. Après une nuit blanche passée en montagne, le conducteur prend position sur la plate-forme du tunnel à minuit trois. À six heures du matin, il est le premier à pénétrer dans le tunnel avec sa voiture.

Il n’est pas le seul curieux. À l’époque, de nombreux automobilistes franchissent la montagne seulement par curiosité. « Nous passons pour le plaisir. Nous ne faisons que l’aller-retour dans la journée« , confie l’un d’eux aux journalistes de l’époque.

L’incendie de 1999 remet en cause la sécurité du tunnel

En 1999, un camion prend feu dans le tunnel. 39 personnes perdent la vie dans la catastrophe. Cet accident remet en cause la sécurité du tunnel, qui restera fermé pendant trois ans. En 2005, le procès qui se tient alors au tribunal correctionnel de Bonneville révèle plusieurs dysfonctionnements dans les équipements du tunnel et des prises de décision tardives le jour du drame.

Depuis, les gestionnaires du tunnel du Mont Blanc jouent la carte de la sécurité. Ils ont même mis au point un petit jeu vidéo sur leur site web pour permettre aux futurs visiteurs de s’entraîner à la traversée…

50 ans plus tard, cet axe stratégique est traversé par quelque 600.000 camions par an. Malgré un contrôle strict des véhicules, la fréquentation du site présente de gros problèmes en terme de pollution.

Clara Veszely

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