Simone Veil. © Belga

Il y a 40 ans, la France dépénalisait l’avortement (vidéo)

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Le 26 novembre 1974, Simone Veil, ministre de la Santé, prononce un discours en faveur de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) qui mènera, après trois jours de débat houleux, à la légalisation de l’avortement.

Il y a quarante ans, la ministre française de Santé, Simone Veil, a porté à bout de bras un projet de loi qui changera la vie des Françaises : la légalisation de l’interruption de grossesse. Ce n’est pas simple. À l’image du mariage pour tous aujourd’hui, c’est un projet qui divise. De confession juive, Simone Veil fait même l’objet d’attaques personnelles. Quelques jours avant son discours, elle découvrira des croix gammées sur son immeuble, mais cela ne suffira pas à l’arrêter. Elle préfère se concentrer sur les nombreux témoignages de sympathie qu’elle reçoit.

Le 26 novembre 1974, son discours devant l’assemblée durera plus d’une heure et entrera dans l’histoire. Elle y défendra farouchement le droit à l’avortement, tout en insistant sur le caractère exceptionnel d’un acte qui devra rester « un ultime recours pour des situations sans issue ».

« Aucune femme ne recourt de gaité de coeur à l’avortement », clame-t-elle devant une assemblée presque exclusivement composée d’hommes. « Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame », continue-t-elle sous les applaudissements, « ce sera toujours un drame ».

« Actuellement, celles qui se trouvent dans cette situation de détresse, qui s’en préoccupe ? La loi les rejette non seulement dans l’opprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans l’anonymat et l’angoisse des poursuites. Contraintes de cacher leur état, trop souvent elles ne trouvent personne pour les écouter, les éclairer et leur apporter un appui et une protection ».

La dépénalisation de l’avortement sera votée dans la nuit du 29 novembre 1974, par 284 voix pour et 189 contre.

En Belgique, il faudra attendre le 3 avril 1990 et la mise en impossibilité de régner de Baudouin pour que la loi qui dépénalise l’avortement soit votée.

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