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Il reste 4 jours en haut d’une grue pour pouvoir voir son fils

Le Vif

Serge Charnay, un père séparé retranché depuis quatre jours sur une grue de Nantes pour réclamer le droit de voir son fils, en est descendu lundi en fin d’après-midi après une réunion à Paris entre la ministre de la Justice Christiane Taubira et des associations de défense des droits des pères.

M. Charnay, 42 ans, est descendu de son propre chef de la grue, où il a passé quatre jours et trois nuits. Cette structure géante, en haut de laquelle il avait tagué « sauver les enfants de la justice », est située dans les anciens chantiers navals de la ville.

Depuis vendredi, l’action avait été très médiatisée. « C’est pas fini, loin de là », a-t-il prévenu au moment de poser le pied sur le sol à l’intérieur d’un périmètre de sécurité mis en place par la police.

Interrogé sur la cause des pères séparés et de leurs droits de visite, il a répondu: « Je ne suis monté que pour la cause des pères et pas pour mon cas personnel. » A sa descente, il a été applaudi par de très nombreuses personnes et n’a pas été inquiété par la police.

Peu auparavant, la garde des Sceaux et la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, avaient reçu à Paris les associations SOS Papa, SVP Papa et la FMCP (Fédération des mouvements pour la condition paternelle), leur proposant de donner une « place plus importante à la médiation » dans les conflits familiaux.

« L’égalité des hommes face aux femmes »

Les associations sont ressorties plutôt satisfaites de l’entrevue, estimant avoir été « entendues », ce qui « n’avait pas été le cas jusqu’ici ». Cette première réunion avait été décidée dimanche, à la demande du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes. M. Charnay revendiquait notamment « l’égalité des hommes face aux femmes dans le cadre du droit de visite » et la résidence alternée.

Dans un communiqué, Me Sandrine Caron, avocate de la mère de l’enfant de M. Charnay, a estimé lundi que ce dernier était « seul responsable de la dégradation de ses droits parentaux » et que « son prétendu combat ne doit pas être confondu avec celui de nombreux pères injustement éloignés de leurs enfants ».

L’avocate a évoqué des éléments graves attribués au père du petit garçon, né en 2006, notamment deux soustractions d’enfant -l’une de 15 jours en 2010 et une seconde de deux mois et demi en 2011- ainsi que des propos menaçants de M. Charnay à l’égard de la mère de son fils.

Selon Me Caron, c’est à la suite de ces soustractions que « la cour d’appel de Rennes a suspendu le droit d’accueil du père ».

« Je ne regrette absolument pas » d’avoir emmené mon fils « l’année dernière deux mois en Ardèche, car sinon je ne l’aurais pas vu », a assuré M. Charnay.

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