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Human Right Watch : « la torture est une politique nationale en Syrie »

L’ONG internationale présente un rapport de quatre-vingts et une pages sur le recours à la torture et les moyens utilisés par le régime syrien contre les opposants politiques. Human Rights Watch recueille des témoignages et dénonce ces atrocités auprès de l’ONU.

L’ONG Human Rights Watch publie mardi un rapport de 81 pages sur le recours systématique de la torture contre les opposants au régime de Bachar Al-Assad.

Le document est intitulé « l’Archipel des tortures : arrestations arbitraires, tortures et disparitions forcées dans les prisons souterraines syriennes depuis mars 2011 ». Il inclut une carte des prisons où la torture est pratiquée et des vidéos avec les témoignages des anciens détenus.

Si les victimes de la torture en Syrie sont dans leur majorité âgées de 18 à 35 ans, l’ONG a également interrogé des femmes, des enfants et des vieillards.

« En publiant les sites des prisons, nous voulons identifier les responsables de ces crimes qui devront répondre de ces terribles actes » affirme Olas Solvang, un de chercheurs de HWR. Des prisonniers sont maintenus « dans des positions de stress douloureuses sur de longues périodes, souvent à l’aide d’équipements spécialement conçus à cet effet », poursuit le chercheur qui dénonce aussi « le recours à l’électricité », « les brûlures à l’acide des batteries de voitures », « les agressions et humiliations sexuelles », « l’arrachage des ongles » et « les simulacres d’exécutions ».

Les ex-détenus rencontrés par HRW ont en outre évoqué des centres de détention surpeuplés, une mauvaise alimentation et le refus systématique d’aide médicale. Plusieurs personnes ont raconté avoir vu des personnes mourir sous la torture.

Quatre agences de renseignement syriennes connues sous le nom de « moukhabarat » sont à la tête de ce vaste réseau de centres de détention qui pratiquent la torture et les mauvais traitements. Il s’agit de la Sécurité militaire, la Sécurité politique, le Directoire des renseignements généraux et la Sécurité de l’armée de l’air – l’une des plus cruelles, où les prisonniers sont brûlés avec de l’eau bouillante ou de l’acide. Chacune de ces agences a un siège central à Damas et d’autres sièges régionaux dans le pays. Elles forment un réseau mortel où la torture est devenue une habitude.

« La torture continue aujourd’hui en Syrie, et elle est le produit d’une politique nationale », rappelle le responsable de Human Rights Watch, spécialiste de la Syrie basé à Beyrouth, Nadim Houry.

HRW a donc demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de saisir la Cour pénale internationale et d’adopter des sanctions ciblées à l’encontre des responsables syriens impliqués dans ces actes.

Anna Maria Volpe

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