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Homs : l’armée contrôle le quartier de Baba Amr

Les combattants syriens rebelles annoncent un retrait « tactique » du quartier de Baba Amr à Homs, après deux jours de combats et près d’un mois de pilonnage.

L’armée syrienne a pris le contrôle ce jeudi de tout le quartier rebelle de Baba Amr, à Homs, pilonné depuis 26 jours par l’artillerie de campagne et les chars. « L’armée syrienne contrôle la totalité de Baba Amr, les dernières poches de résistance sont toutes tombées », a affirmé une source au sein des services de sécurité à Damas.

Un peu plus tôt cette source indiquait qu’il restait une de ces « poches » à Soultaniyé, un quartier au sud de Baba Amr. « Les rebelles sont encore dans les quartiers de Hamadiyé et Khaldiyé (nord-est) et les opérations vont se poursuivre pour les déloger », a ajouté la source. « Les soldats sont en train d’évacuer les blessés », a assuré cette source, précisant que l’armée était aussi à la recherche des journalistes français bloqués, dont Edith Bouvier, qui est blessée.

Les rebelles se retirent

Baba Amr, où sont retranchés les rebelles, était le plus tenace des quartiers rebelles dans la ville de Homs en dépit d’un siège et des bombardements. Ce jeudi midi, l’Armée syrienne libre (ASL) s’est finalement retirée. Son chef, le colonel Riad Assaad, a annoncé un retrait « tactique » de ses combattants. « L’ASL s’est retirée tactiquement de Baba Amr par souci pour les vies des civils restants » dans ce quartier assiégé.

Toute la matinée, les informations sur la progression du régime avaient pourtant été réfutées par les rebelles. « L’ASL est parvenue à stopper la tentative d’assaut de Baba Amr, elle résiste encore », affirmait Hadi Abdallah, militant local de la Commission générale de la révolution syrienne. « Ils ne sont pas entrés dans le quartier, il y a des combats à l’extérieur », ajoute-t-il. « Les combats entre déserteurs et armée se déroulent toujours aux abords du quartier de Baba Amr, pas à l’intérieur », selon Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Guerre de l’information

Des militants sur place ont par ailleurs réfuté l’annonce diffusée mardi par le régime indiquant mercredi que Baba Amr était « sous contrôle du régime et que l’armée procédait « à un nettoyage bloc par bloc, maison par maison ». selon ces militants, il s’agit de « rumeurs pour terrifier » la population.

Les militants et l’OSDH indiquent en revanche que les combats entre ASL et armée auraient fait « de nombreux morts au sein de l’armée ». Mercredi soir, les corps de 12 soldats morts dans les combats aux abords de Baba Amr ont été transportés à l’hôpital militaire de Homs, en plus d’une quinzaine d’autres grièvement blessés », a indiqué de son côté Abdel Rahmane.

Le chef de l’ASL, le colonel Riad al-Assad, avait affirmé à l’AFP que les rebelles étaient équipés d’armes légères et moyennes, face à l’artillerie lourde de l’armée régulière. Mardi, la redoutable quatrième division du 1er corps d’armée, dirigée par Maher al-Assad, le frère du président, a été dépêchée en renfort aux abords du quartier, selon les militants. L’accès à la ville est désormais complètement coupé, selon plusieurs chefs d’unités de l’ASL postées autour de Homs, troisième ville et poumon industriel de Syrie.

ONU : résolution pour un « accès sans entrave » aux humanitaires

Le Conseil des droits de l’homme a adopté ce jeudi une résolution condamnant, une fois de plus, les « violations de plus en plus graves des droits de l’homme » en Syrie et appelant le régime de Bachar al-Assad à autoriser un « accès sans entrave » à l’ONU et aux agences humanitaires. Les 47 Etats membres du Conseil des droits de l’homme ont procédé au vote du projet de résolution, qui a été adopté par 37 voix pour, 3 contre (Russie, Chine et Cuba). Par ailleurs, 3 pays se sont abstenus (Equateur, Inde, Philippines).

La journaliste Edith Bouvier était en lieu sûr mercredi

Le président du Conseil national syrien (CNS, opposition) Burhan Ghalioun a assuré jeudi que la journaliste française Edith Bouvier, blessée et vraisemblablement bloquée dans la ville de Homs, se trouvait la veille « dans un endroit protégé ».

« J’ai eu un message hier de l’intérieur (de la Syrie) disant qu’elle était dans un endroit protégé. Je ne sais pas aujourd’hui si elle est toujours dans un endroit protégé », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Paris.

La journaliste travaillant pour le quotidien français Le Figaro a été grièvement blessée le 22 février lors d’un bombardement qui avait coûté la vie à la journaliste du Sunday Times Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik.

Deux autres journalistes, le Britannique Paul Conroy etl’Espagnol Javier Espinosa, qui avaient aussi été bloqués à Homs après ce bombardement, ont pu gagner le Liban voisin ces derniers jours.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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