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Hollande condamne les pratiques des Etats Unis, Obama s’en explique

Le Vif

François Hollande a exprimé lundi à Barack Obama sa « profonde réprobation » après les révélations sur l’interception par les services secrets américains de dizaines de millions de données téléphoniques de Français, des « pratiques inacceptables entre alliés et amis ».

Lors d’une conversation téléphonique, le président français « a demandé que toutes les explications soient fournies, ainsi que l’ensemble des informations dont pourrait disposer l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden », selon un communiqué de la présidence française.

François Hollande « a fait part de sa profonde réprobation à l’égard de ces pratiques, inacceptables entre alliés et amis, car portant atteinte à la vie privée des citoyens français ».

MM. Obama et Hollande « sont convenus de travailler ensemble pour établir les faits et la portée exacte des activités de surveillance révélées par Le Monde », souligne le communiqué.

« Ils ont souligné que les opérations de collecte de renseignement devaient être encadrées, notamment dans un cadre bilatéral, pour servir efficacement la seule lutte qui vaille, c’est-à-dire la lutte contre le terrorisme », a précisé la présidence française.

Certaines activités « déformés », selon Obama

Dans son communiqué, la présidence américaine a précisé à propos de ces révélations par Le Monde, dont « certaines ont déformé nos activités et d’autres soulèvent des questions légitimes pour nos amis et alliés sur la façon dont ces capacités (de surveillance) sont employées ».

« Le président (Obama) a dit clairement que les Etats-Unis avaient commencé à passer en revue la façon dont nous récupérons des données du renseignement, pour que nous puissions parvenir à un équilibre entre les préoccupations de sécurité légitimes de nos concitoyens et alliés, et la protection de la vie privée qui inquiète tout le monde », selon la même source.

« Les deux présidents sont d’accord sur le fait que nous devrions continuer à discuter de ces questions via les canaux diplomatiques à l’avenir », a ajouté la présidence américaine, en affirmant que « les Etats-Unis et la France sont des alliés et des amis, et entretiennent une relation de travail étroite sur de nombreuses questions, dont la sécurité et le renseignement ».

Plus tôt lundi, la Maison Blanche a minimisé cette nouvelle controverse sur les opérations de renseignement américaines à l’étranger, assurant que Washington y récupérait des données de même nature que « tous les pays ».

Dans la foulée, Paris a demandé à l’ambassadeur américain, convoqué au ministère des Affaires étrangères, de lui donner des assurances que l’interception de communications n’avaient « plus cours ».

Le sujet devait être évoqué mardi par le chef de la diplomatie Laurent Fabius avec son homologue américain John Kerry, lors d’un entretien prévu au Quai d’Orsay, avant une réunion des Amis de la Syrie à Londres.

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