Hervé Gourdel © Facebook/Herve.Gourdel

Hervé Gourdel : portrait d’un guide expérimenté et chaleureux

Le Vif

Enlevé dimanche par les soldats du califat, groupe qui a prêté allégeance aux djihadistes de l’Etat islamique, Hervé Gourdel a été décapité ce mercredi. Portrait d’un homme curieux des gens, mordu d’escalade et de nature.

Amoureux du Maghreb, curieux des gens, mordu d’escalade… Autant de mots utilisés par ses proches pour décrire le Niçois Hervé Gourdel, 55 ans, dont un groupe jihadiste a revendiqué mercredi la décapitation, après son enlèvement en Algérie dimanche.

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Guide de haute montagne expérimenté, il était parti samedi dernier en Algérie, pour effectuer un trekking d’une dizaine de jours, en compagnie d’un touriste, dans le massif montagneux du Djurdjura, expliquait sa mère à L’Express lundi.

Sa famille l’avait eu au téléphone dimanche après-midi: « Tout allait bien. Il nous a dit qu’il entamait une randonnée de deux jours et qu’il serait peut-être difficilement joignable. Ensuite, il comptait ouvrir une nouvelle voie dans le massif. », expliquait-elle.

Né à Nice en 1959, Hervé Gourdel était guide de haute montagne depuis 1987. Egalement formateur et photographe, il exerçait habituellement son métier dans le parc national du Mercantour (Alpes-Maritime).

« L’ironie, c’est qu’il a formé pendant des années des guides de montagne au Maroc », expliquait mercredi à l’AFP un proche, Laurent Gény, qui avait fondé une entreprise d’événementiel avec lui. « C’est quelqu’un qui est profondément bon, très humain », expliquait-il, juste avant la revendication de ses ravisseurs.

Les sourcils broussailleux, les cheveux poivre et sel et le teint buriné, Hervé Gourdel avait une prédilection pour les itinéraires hors des sentiers battus, tout en restant un homme prudent, confiaient mardi des proches, peu après son enlèvement.

« Je le rencontre souvent en montagne et il va toujours dans des endroits méconnus du massif, jamais sur les grands axes où il y a du monde », racontait alors son ami de trente ans, Michel Ingigliardi, un passionné d’observation de traces de loups.

« La montagne fut tout d’abord une passion contractée très jeune puis vite dévorante », expliquait Hervé Gourdel sur son site internet professionnel. « Le diplôme de guide m’a permis de gagner ma vie loin des bureaux en grimpant, en skiant, en parcourant des cours d’eau, en parlant de la montagne…, en transmettant un enthousiasme et des connaissances », confiait-il, en énumérant aussi ses voyages au Népal ou en Jordanie.

Passionné de photographie, il exposait sur internet des photos de ses randonnées. « J’ai toujours eu envie de fixer ces paysages si extraordinaires à mes yeux! ». « C’est dans l’Atlas marocain que j’ai commencé à évoluer. J’ai eu envie de ramener des images des gens qui y vivent », ajoutait-il. Il conjuguait depuis peu ses deux passions, en organisant des stages de montagne sur le thème de la photo.

« Quelqu’un lui a parlé de l’Algérie au mois de juin, il voulait aller découvrir ce site », racontait le maire de son village, rendant hommage à un véritable « ambassadeur de la montagne ».

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