Des MiG-29 et des Sukhoi Su-27 russes © Reuters

« Hausse significative des incidents » entre avions de ligne et appareils militaires russes

L’Agence européenne de sécurité aérienne a constaté en 2014 une « hausse significative » des « incidents de sécurité » au-dessus de la mer Baltique, lorsqu’un avion de ligne frôle un appareil militaire russe devenu invisible après avoir coupé toute communication sur sa position.

Rien qu’au-dessus de la Mer Baltique, seize incidents impliquant des appareils militaires « non coopératifs » ont été déclarés en 2014, dont trois concernaient des intrusions dans l’espace aérien d’Etats et treize des rapprochements dangereux avec un avion civil, indique cette étude commandée par la Commission européenne et publiée mardi. Comparé à 2013, ce chiffre a été multiplié par quatre.

« Dans deux cas, les rapports du pilote et des Autorités de contrôle du trafic aérien ont affirmé que si aucune action d’évitement n’avait été prise, le risque d’une collision aurait été très élevé », précise le rapport.

Dans le cas le plus dangereux décrit par l’AESA, sans en révélé la date ni le lieu, les deux avions se sont ratés de peu, volant à seulement 100 mètres l’un de l’autre en hauteur, alors qu’ils se trouvaient à 0,5 mile nautique de distance horizontale (900 mètres).

Sur les deux premiers mois de 2015, l’Agence a comptabilisé trois intrusions dans l’espace aérien de pays baltes par des appareils militaires. Il s’agit d’appareils militaires qui n’ont pas transmis aux autorités de régulation du trafic aérien leur plan de vol, qui ne communiquent pas avec les tours de contrôle et qui ont coupé leurs transpondeurs, boîtiers émettant un signal pour les repérer, selon l’AESA. Ils sont donc invisibles pour les pilotes des avions de ligne dont ils pourraient couper la route.

« Il s’agit d’avions militaires russes », a précisé à l’AFP une source européenne, alors que le rapport évite soigneusement de donner la nationalité des appareils impliqués. Selon l’AESA, « des vols militaires non-coopératifs au-dessus de la haute mer ne sont pas nouveaux », mais « s’intensifient d’habitude quand la situation géopolitique est instable », référence à la crise ukrainienne.

En décembre 2014, un appareil de la compagnie scandinave SAS qui venait de décoller de Copenhague avait manqué de peu un avion militaire russe qui avait éteint son transpondeur. En signe de protestation, le Danemark et la Suède ont chacun convoqué l’ambassadeur de Russie, alors que Moscou rétorquait que l’augmentation de l’activité militaire russe ces derniers mois était « une réponse aux activités de l’Otan et l’escalade dans la région ».

L’Otan a fait état d’une hausse de 50% des appareils russes s’approchant des frontières de l’Alliance, dont des bombardiers et avions de combat, en 2014. L’Otan assure que ses propres avions « allument toujours » leurs transpondeurs.

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