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Haïti : le choléra continue de tuer, mais progresse moins

Des cas de choléra ont été constatés à Port-au-Prince, la capitale haïtienne. L’épidémie, qui a déjà fait plus de 250 morts, tue toujours, mais progresse de manière moins rapide. La France prépare l’envoi d’une mission médicale d’urgence.

« Nous préparons l’envoi d’une mission médicale d’urgence au départ des Antilles françaises », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, interrogé lors d’un point de presse sur les efforts de la France pour secourir Haïti face à ce nouveau fléau.

« Dès l’annonce de l’épidémie de choléra en Haïti, le ministère des Affaires étrangères a mobilisé l’ensemble des services concernés pour prendre les mesures nécessaires en étroite liaison avec les autorités haïtiennes, les agences de l’ONU, tout spécialement l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et les organisations non gouvernementales », a précisé M. Valero. « Notre souci est de coordonner très étroitement nos initiatives avec l’action de tous ces acteurs sur le terrain », a-t-il dit.

L’épidémie de choléra en Haïti a fait 259 morts, dont deux dans un village proche de Port-au-Prince. 3.115 personnes sont hospitalisées, selon le dernier bilan officiel annoncé dimanche. Ces chiffres communiqués par le directeur général du ministère de la Santé publique, Gabriel Thimoté, représentent plus de 30 morts supplémentaires par rapport au dernier bilan communiqué samedi.

La progression du nombre de personnes hospitalisées est cependant moindre en pourcentage. Ce chiffre était proche de 3.000 samedi. Le choléra, une maladie hautement contagieuse causée par une bactérie, provoque de très violentes diarrhées. En l’absence de soins immédiats basés d’abord sur une réhydratation, cette déperdition gravissime de liquides (un malade peut perdre 10% de son poids en quatre heures) est souvent mortelle.

Toujours 1,3 millions de sans-abri

L’objectif des autorités haïtiennes et des organisations humanitaires est de contenir l’épidémie pour éviter qu’elle gagne Port-au-Prince, où les camps de réfugiés abritent quelque 1,3 million de sans-abri dans des conditions d’hygiène déplorables.

Les autorités ont renforcé les mesures de prévention et de surveillance dans ces camps. Des médecins, des médicaments et de l’eau pure ont été acheminés dans les zones contaminées, où plus de 2650 cas ont été signalés en trois jours.

« C’est un énorme défi et la perspective de voir (la maladie) atteindre Port-au-Prince est effroyable », déclarait Imogen Wall avant l’annonce des cinq premiers cas confirmés dans la capitale. « A l’évidence, empêcher la maladie de se propager dans la ville est à l’heure actuelle la priorité absolue. »

Le responsable d’une organisation humanitaire américaine avait auparavant affirmé que des personnes touchées par le choléra se trouvaient déjà à Port-au-Prince, où elles sont venues chercher des soins en provenance des zones contaminées.

Recommandations

Alex Larsen, le ministre de la Santé, a invité la population à se laver régulièrement les mains avec du savon, à ne pas manger de légumes crus, à bouillir toute la nourriture et toute l’eau destinée à la consommation et à éviter les baignades dans les rivières. Dans les camps, beaucoup soulignent cependant qu’ils n’ont pas les moyens de respecter ces règles d’hygiène.

LeVif.be, avec Belga et L’Express.fr

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