© Image Globe

Guinée-Bissau : l’Onu et la junte à couteaux tirés

Le Conseil de sécurité de l’Onu a menacé samedi la junte qui a pris le pouvoir en Guinée-Bissau de « sanctions ciblées » si le pouvoir civil n’est pas rétabli. L’accord de transition annoncé la veille n’était qu’une « proposition », ont rétorqué les militaires.

Guinée-Bissau : l’Onu menace la junte si le pouvoir civil n’est pas rétabli

Le Conseil de sécurité de l’Onu a menacé samedi la junte qui a pris le pouvoir en Guinée-Bissau de « sanctions ciblées » si le pouvoir civil n’est pas rétabli. Dans une déclaration, le Conseil « condamne vigoureusement le coup d’Etat » du 12 avril et demande la libération « immédiate et inconditionnelle » des dirigeants de Guinée-Bissau détenus par les militaires, dont le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior.

Il demande le « rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel ainsi que le retour du gouvernement légitime » dans le pays, rejette la création « inconstitutionnelle », par la junte, d’un Conseil national de transition et « se félicite » de la décision de l’Union africaine de suspendre la Guinée-Bissau.

Le Conseil soutient les efforts de la Communauté des pays lusophones, de l’Union africaine et de la Cédéao pour faire pression sur la junte et « prend note » de leur décision d’envisager « de nouveaux moyens qui seront éventuellement nécessaires pour stabiliser le pays ».

Les 15 pays membres du Conseil se déclarent « prêts à envisager d’autres mesures éventuelles, y compris à imposer des sanctions ciblées contre les auteurs du coup d’Etat militaire et leurs partisans si la crise n’est pas réglée », ajoute la déclaration lue par la présidente en exercice du Conseil, l’ambassadrice américaine Susan Rice.

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu, devra faire rapport au Conseil d’ici au 30 avril sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau. Jeudi, les pays lusophones, au premier rang desquels le Portugal et l’Angola, avaient plaidé devant le Conseil pour l’envoi d’une force mandatée par l’Onu afin de « rétablir l’ordre constitutionnel » dans le pays. Une éventuelle « force de maintien de la paix » ou « mission de stabilisation » pourrait intégrer des contingents d’Afrique de l’Ouest et de pays lusophones, notamment des soldats angolais déjà présents sur place dans le cadre d’un accord bilatéral de coopération, ou encore Cap-Verdiens.

Guinée-Bissau : l’accord de transition n’était qu’une « proposition », selon la junte

La junte qui a pris le pouvoir en Guinée-Bissau a affirmé samedi que l’accord de transition annoncé la veille n’était qu’une « proposition » tout en se disant « profondément engagée dans la recherche d’une solution à la crise ».

« C’était une proposition, pas une annonce officielle ! », a assuré le porte-parole de la junte, le lieutenant-colonel Daba Da Walna, joint au téléphone par l’AFP aussitôt après que le Conseil de sécurité de l’ONU eut dit envisager des « sanctions ciblées » contre les auteurs du putsch du 12 avril et leurs partisans.

LeVif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire