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Guerre en Syrie : un conflit sous amphétamines

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Le captagon, une drogue à base d’amphétamines, est aujourd’hui consommé en grande quantité dans les rangs des combattants impliqués dans la guerre en Syrie et en Irak. Son commerce permet également à Daech d’amasser de gros bénéfices.

Créé dans les années 60, le captagon était d’abord un médicament prescrit pour soigner l’hyperactivité, la narcolepsie et la dépression. Il a ensuite été interdit pour sa forte capacité addictive, selon Paris Match. « Tu oublies les gens, tu hallucines, les choses vont mieux, tu as tellement d’idées, tes pensées s’améliorent. C’est comme si les gens n’existaient pas », témoigne au National Khaled, un jeune de 19 ans accro au captagon.

Depuis le début des années 2000, le captagon est produit selon un procédé chimique simple en Syrie et en Turquie principalement. Il était exporté jusqu’ici vers les pays du Golfe essentiellement où cette drogue est très demandée, selon Arte qui a enquêté sur place.

Mais depuis le début de la guerre en Syrie, l’amphétamine a séduit une autre clientèle : le front Al-Nosra, Daech et l’armée syrienne libre.

« Ça donne la pêche et booste les combattants », affirme Samy, un marchant libanais interrogé par Arte. Selon lui, ça inhibe la peur et permet de rester éveillé plus longtemps, de contrôler ses humeurs et d’augmenter les performances sexuelles. Mais lorsque le journaliste lui demande si la consommation de drogue n’est pas interdite par la religion, l’homme répond : « Aujourd’hui tout le monde s’en fiche de la religion ».

Ce commerce a créé une véritable économie de guerre . Selon un expert interrogé par Arte, l’argent généré par le commerce du captagon sert aussi à financer le conflit syrien. « Les milices en Syrie en consomment une partie, mais en exportent également vers les pays du Golfe. Les gains leur permettent de financer l’achat de leurs armes et leurs opérations militaires », explique-t-il.

Cette drogue inonde aujourd’hui tout le Moyen-Orient et les saisies ne cessent d’augmenter, particulièrement au Liban. Beyrouth est en effet devenue la plaque tournante du trafic.

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