L'île de Guam © Getty Images/iStockphoto

Guam « follement heureuse » de la pause nord-coréenne

Le Vif

Les autorités de Guam se sont dites « follement heureuses » mardi que la Corée du Nord ait apparemment reculé dans son projet de tirer des missiles en direction de ce territoire américain dans le Pacifique.

« Il semble n’y avoir aucune indication, d’après ce que l’on sait, sur une attaque de missile dans un avenir proche ou dans un avenir lointain », a dit Ray Tonorio, lieutenant-gouverneur de cet avant-poste stratégique de l’armée américaine sur la route de l’Asie.

George Charfauros, conseiller à la sécurité intérieure de Guam, a balayé des informations de CNN selon lesquelles des satellites espions américains avaient détecté le déplacement d’un lance-missiles mobile par la Corée du Nord en vue d’un tir éventuel.

C’est « juste une démonstration de force » à l’occasion de la commémoration de la libération de la péninsule coréenne du règne colonial japonais en 1945, a-t-il dit.

« C’est peut-être juste une ruse. Aujourd’hui est une journée historique pour la péninsule coréenne. C’est leur journée de la Libération (…) La Corée du Nord a tendance à se servir des symboles dans son processus de prise de décision ».

« Nous pourrions dire que nous sommes follement heureux que Kim Jong Un ait reculé », a-t-il ajouté.

Les tensions ne cessent de s’aggraver depuis que le Nord a testé en juillet deux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) qui semblent mettre à sa portée une bonne partie du territoire américain.

En réaction, Donald Trump a menacé de déchaîner sur la Corée du Nord « le feu et la colère, d’une manière que le monde n’a jamais vue ».

Pyongyang a alors répliqué en rendant public un plan pour tirer des missiles de portée intermédiaire qui s’abîmeraient à 30 ou 40 kilomètres de Guam, ajoutant que les touches finales seraient apportées à la mi-août.

Mais Kim Jong-Un a déclaré mardi que ce projet était mis sur pause le temps d' »observer encore un peu le comportement idiot et stupide des Yankees », selon ses propos cités par l’agence officielle KCNA.

M. Tonorio, qui seconde Eddie Calvo, le gouverneur élu de ce territoire non incorporé des Etats-Unis, a jugé que le dirigeant nord-coréen avait baissé le ton d’un cran. « Nous sommes heureux qu’il ait étudié ce projet et qu’il mette la pédale douce, en tout cas il le semblerait, en ce qui concerne les menaces imminentes sur Guam ».

L’île du Pacifique-ouest, qui abrite deux bases militaires et 6.000 soldats américains, compte 162.000 habitants.

Certains ont été réveillés peu après 00H00 mardi par une « alerte au danger civil » diffusée par erreur par une station de radio.

Le bureau de la Sécurité intérieure et de la défense civile a tenu à rassurer les habitants. Ce « test non autorisé » n’était motivé par aucune « urgence, menace ou alerte » et tout est mis en oeuvre pour qu’une telle « erreur humaine ne se reproduise pas ».

AFP

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