Alexis Tsipras © REUTERS

Grèce: le Parlement vote la confiance au Premier ministre Alexis Tsipras

Le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras, issu du parti de la gauche radicale Syriza, a obtenu dans la nuit de mardi à mercredi le vote de confiance des députés, par 162 voix sur 299 votants, a annoncé la présidente de l’Assemblée, Zoe Konstantopoulou.

M. Tsipras a recueilli les voix des 149 députés Syriza, et celles (13) de son allié dans la coalition gouvernementale, les Grecs indépendants, parti de droite souverainiste. Les autres ont voté contre. Un député était absent. Le Premier ministre, qui avait déjà prononcé un discours de politique générale très résolu dimanche, a fortement haussé le ton face à l’Allemagne mardi soir avant le vote, annonçant que le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble « pouvait bien nous le demander de n’importe quelle façon, nous ne demanderons pas d’extension du plan d’aide à la Grèce ». Les Grecs ne supportent plus, en effet, d’avoir à s’incliner depuis cinq ans devant des demandes très dures des créanciers du pays (BCE, UE, FMI) en échange de prêts massifs (240 milliards d’euros) qui ont évité la ruine au pays. L’ancien Premier ministre conservateur Antonis Samaras, chef du parti Nouvelle démocratie, a critiqué point par point lors de la discussion les projets du gouvernement Tsipras, qui souhaite mettre en place à partir du 1er septembre des réformes choisies par Athènes, et se faire octroyer en attendant par Bruxelles un « financement-relais » pour faire face à ses échéances de remboursement. « Quand on promet tout à tout le monde, on finit par ne rien donner à personne », a lancé M. Samaras, ajoutant toutefois que si le gouvernement « se montrait responsable, il trouverait plus de soutien qu’il n’aurait cru » de la part de l’opposition.

Athènes ne demandera pas une extension du plan d’aide, malgré les pressions de Berlin

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a fortement haussé le ton mardi soir contre l’Allemagne, assurant que son pays « ne demanderait pas d’extension du plan d’aide » à la Grèce quelles que soient les pressions de Berlin. Il a cependant terminé son discours par l’espoir qu’un accord serait trouvé. (Wolfgang) « Schaüble (le ministre allemand des Finances, ndlr) peut nous le demander de n’importe quelle façon, nous ne demanderons pas d’extension du plan d’aide », a lancé M. Tsipras à la tribune du Parlement, juste avant un vote de confiance des députés, et à la veille d’une réunion cruciale entre ministres des Finances de la zone euro pour discuter de la Grèce. Il a accusé l’Allemagne de demander à la Grèce « des choses irrationnelles » en lui répétant qu’elle ne peut pas sortir du plan de réforme fixé par la troïka de ses créanciers (UE, BCE, FMI) en échange de prêts de 240 milliards d’euros versés ou promis depuis cinq ans, et qui a mis les Grecs et l’économie grecque sur le flanc. « Il n’y aura pas de retour en arrière, la Grèce ne peut pas retourner à l’âge des plans de sauvetage et de la soumission » a lancé le Premier ministre, porté au pouvoir par la victoire le 25 janvier de son parti de gauche radicale Syriza. « Nous respectons le poids économique et politique particulier de certains de nos partenaires qui sont le moteur » de l’Europe, « comme l’Allemagne », a ajouté M. Tsipras. Mais « nous les mettons en garde », a-t-il lancé, « c’est par la persuasion que les grandes puissances conquièrent le pouvoir ». Sous-entendu, pas par la force. Estimant aussi que les plans de sauvetage des pays les plus touchés par la crise correspondent « au modèle recherché depuis des décennies par les marchés », M. Tsipras a estimé que « ceux qui misent sur la puissance et l’affrontement comprendront qu’ils font une erreur tragique: ils ne blessent pas les faibles, ils se blessent eux-mêmes et ils blessent l’Europe », a-t-il lancé. M. Tsipras a par ailleurs défendu le plan préparé par son gouvernement, qui demande seulement « du temps et des facilitations, comme le retour de l’argent que nous doivent les banques centrales, notre argent ». « Nous voulons une solution politique avec les institutions européennes », a assuré M. Tsipras, « pas résoudre une équation insolvable ». Il a assuré que l’accord souhaité par la Grèce « respecte les règles budgétaires ». « Je suis confiant, nos partenaires de l’UE répondront positivement à nos propositions », a-t-il conclu.

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