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Grèce : le mystère du tombeau antique bientôt levé

Le secret du plus grand tombeau antique jamais découvert en Grèce, à Amphipolis (nord), et de son mystérieux occupant, sera levé « d’ici un mois », ont assuré vendredi les archéologues au travail sur ce site qui date de l’ère d’Alexandre le Grand.

« Selon l’archéologue à la tête du projet Katerina Peristeri, les recherches seront terminées d’ici un mois », a indiqué Anna Panayiotarea, une porte-parole du ministère de la Culture lors d’une conférence de presse sur les lieux de la fouille, à 100km de Thessalonique, deuxième ville grecque. Depuis la mi-août et une visite impromptue du Premier ministre Antonis Samaras à Amphipolis où il a déclaré qu’il s’agissait « d’une découverte très importante », la Grèce retient son souffle sur l’identité de l’occupant du tombeau.

Le ministère de la Culture fait monter l’attente en distillant régulièrement des communiqués sur l’avancée des travaux, qui ont d’abord mis au jour une impressionnante enceinte de marbre de 497 mètres de long datant, selon les estimations, de « la fin du IVe siècle avant JC ». Au fur à mesure de la progression des archéologues dans le tumulus, composé d’au moins quatre salles, deux sphinx imposants ont été découverts, un sol de mosaïque, des chapiteaux de colonnes sculptés ainsi que deux cariatides de plus de deux mètres de haut, hiératiques gardiennes de l’une des salles.

« Jusqu’ici quatorze théories ont été évoquées sur le locataire du tombeau mais les archéologues ne se sont pas encore prononcés car ils attendent l’ensemble des données », a souligné Anna Panayiotarea, pour couper court aux spéculations. Parmi les hypothèses figurent Roxane, l’épouse perse d’Alexandre, Olympias la mère du roi, ou l’un de ses compagnons et généraux.

Les chances que le tombeau d’Amphipolis soit celui d’Alexandre (356-323 av. JC.)sont quasi nulles car après sa mort à 32 ans à Babylone, sa dépouille aurait été inhumée à Alexandrie en Egypte, sans qu’aucune fouille n’ait jamais confirmé ce scénario. Depuis le début de la fouille en 2010, le projet a bénéficié de 440.000 euros du budget de l’Etat, de 150.000 euros d’une banque grecque et de 60.000 euros octroyés par des entreprises publiques grecques.

Répondant à certaines critiques qui avaient estimé que le suspense est entretenu pour des motivations politiques dans un pays en crise économique, le ministère assure qu' »aucun intérêt politique ou financier n’est impliqué dans ce projet et que seule la recherche archéologique prévaut ».

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