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Grèce: le gouvernement ferme la télévision publique ERT

Le Vif

Le gouvernement grec a annoncé mardi soir la fermeture « à la clôture des programmes » de la télévision publique ERT, en raison de sa mauvaise gestion.

« La diffusion de ERT s’arrêtera après la fin des programmes ce soir », a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou, en soulignant que ERT, composée de trois chaînes employant plusieurs milliers de personnes, constitue « un cas exceptionnel d’absence de transparence et de dépenses incroyables. Et tout ceci prend fin maintenant », a-t-il dit. M. Kedikoglou a précisé que l’organisation publique rouvrirait sous une autre forme, avec un nombre de salariés considérablement réduit.

Tous les salariés actuels, au nombre de 2.700 selon les médias grecs, recevront une compensation et seront autorisés à postuler à un emploi dans la nouvelle structure, a-t-il dit.

Cette nouvelle a été annoncée sans préavis alors que les chefs de file de la troika des créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI) sont à Athènes. ERT appartient aux multiples organismes d’Etat qui devaient être restructurés, selon le memorandum signé entre la Grèce et ses bailleurs de fonds.

« ERT appartient au peuple grec (…) c’est le seul média indépendant et la seule voix publique, qui doit rester dans le domaine public (…) nous condamnons cette décision soudaine », a annoncé le syndicat GSEE dans un communiqué.

Les chaînes ERT ont cessé d’émettre à 23h

Les chaînes de la radio-télévision publique ERT ont cessé d’émettre mardi peu après 23h00 et les écrans sont devenus noirs, l’émetteur principal situé sur une montagne près d’Athènes ayant été neutralisé par la police, selon une source syndicale.

« C’est illégal. Le gouvernement a arrêté l’émetteur principal. Cela ressemble plus à un gouvernement de Ceausescu qu’à une démocratie », a déclaré à l’AFP le président du principal syndicat des salariés de la télévision, Panayotis Kalfayanis.

L’Union européenne de radio-télévision (UER) avait demandé mardi à la Grèce d’annuler sa décision de fermer ses chaînes de télévision et de radio publiques ERT.

Le président de l’UER, Jean-Paul Philippot, et sa directrice générale, Ingrid Deltenre, avaient écrit au Premier ministre grec Antonis Samaras pour l’appeler à « user de tous ses pouvoirs pour annuler immédiatement cette décision », indique un communiqué de l’UER. « L’existence de médias de service public et leur indépendance à l’égard du gouvernement sont au coeur des sociétés démocratiques », soulignait l’UER.

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