Alexis Tsipras du parti de la gauche radicale, le soir de sa victoire le 25 janvier 2015 © Reuters

Grèce: la victoire écrasante de la gauche radicale, « un signe important pour l’Europe qui change »

Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, a déclaré dimanche que « le peuple grec a écrit l’Histoire » et « laisse l’austérité derrière lui » en donnant la victoire aux élections législatives à son parti de la gauche radicale grecque.

« C’est un signe important pour l’Europe qui change », a ajouté M. Tsipras devant des milliers de personnes rassemblées sur l’esplanade de l’Université d’Athènes.

« Le verdict du peuple grec signifie la fin de la troïka », cette structure de supervision de l’économie grecque conduite par l’UE, la BCE et le FMi et qui s’est engagée depuis 2010 à lui prêter quelque 240 milliards d’euros en échange d’une austérie drastique.

« Le nouveau gouvernement sera prêt à collaborer et négocier pour la première fois avec nos partenaires une solution juste, viable, durable, qui bénéficie à tous », a déclaré M. Tsipras.

Il a affirmé qu’il n’y aurait pas « d’affrontement » et que la Grèce « décevra tous les Cassandre à l’intérieur et l’extérieur du pays », qui misaient sur un échec.

Selon le Syriza, plus de 8.000 personnes se sont rassemblés devant l’Université dans le centre d’Athènes pour assister au premier discours d’Alexis Tsipras. « Nous sommes conscients que les Grecs ne nous ont pas donné un chèque en blanc (…) nous avons devant nous une occasion importante pour la Grèce et l’Europe », a-t-il dit.

Grèce: la victoire écrasante de la gauche radicale,
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Sur le plan des négociations cruciales avec les créanciers du pays, UE et FMI, le chef du Syriza a indiqué que « le nouveau gouvernement grec serait prêt à procéder à un dialogue sincère » et à soumettre « un plan national et un plan sur la dette ». Parmi ses principaux points, le programme économique du Syriza comprend la fin des mesures d’austérité et la renégociation de l’énorme dette publique du pays, à 175% du Produit intérieur brut.

Réaction du PS belge

Le PS a salué « la victoire éclatante de Syriza » aux élections législatives. « Les Grecs se sont exprimés: ils ont largement plébiscité la gauche et ont affirmé avec force leur volonté de rompre avec les politiques d’austérité en vigueur dans leur pays. Elio Di Rupo salue la victoire éclatante de Syriza et espère qu’elle rendra espoir au peuple grec », a indiqué le parti dans un communiqué.

« La Grèce, membre de la zone euro, a toute sa place au sein de l’Union européenne. Le vote des citoyens grecs constitue un signal fort adressé aux institutions européennes, qui doivent définitivement tourner la page des réformes socialement et économiquement insoutenables », a ajouté le président du PS.

Pour Elio Di Rupo, « il est urgent de redonner confiance aux Européens et de mettre en oeuvre des politiques concrètes pour une Europe plus solidaire, plus sociale et plus démocratique. » Le PS plaide depuis longtemps pour une relance de l’investissement public en Europe afin de faire redémarrer notre économie et de créer des emplois.

Pour le PTB, « un vent nouveau se lève pour l’Europe »

Le PTB a salué dimanche soir la victoire du parti de gauche radicale Syriza d’Alexis Tsipras aux élections législatives en Grèce. « Six ans après l’éclatement de la crise et après quatre années de mémorandums injustes de la Troïka, les Grecs ont tourné le dos à la politique d’austérité. Aujourd’hui, c’est un vent nouveau qui se lève en Grèce pour toute l »Europe; espérons qu’il touche et inspire de plus en plus de gens sur notre continent », a réagi le parti travailliste.

Pour Peter Mertens, le président du parti de gauche radicale, « on ne peut voir nulle part ailleurs mieux qu’en Grèce à quel point la voie de l’austérité de la Commission européenne est une totale impasse ». Il constate et déplore qu’en quatre ans de mémorandums, un quart de toute la richesse produite a été détruite et qu’un Grec sur trois vit dans la pauvreté.

« Les Grecs n’ont pas voté contre l’Europe, ils ont voté pour une autre Europe, une Europe qui répond aux besoins sociaux, qui investit et crée de l’emploi, qui instaure la justice fiscale et qui établit un réaménagement de la dette », estime Peter Mertens. Le PTB ne peut qu' »espérer que la mobilisation des Grecs se maintienne afin de pouvoir exercer la nécessaire contre-pression » et se réjouit de « voir naître à nouveau un projet de gauche porteur d’espoir ».

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