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Grèce: l’Allemagne préconise un Grexit de 5 ans ou des propositions revues et corrigées

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble veut que le gouvernement grec améliore considérablement ses propositions de réformes. Si ce n’était pas le cas, la Grèce doit sortir de l’euro durant au moins cinq ans, affirme samedi le quotidien Frankfurter Allgemeinen Zeitung sur base d’un « position paper » que le ministre allemand a amené à Bruxelles pour une réunion décisive des ministres des Finances de la zone euro.

« Dans ces propositions, il manque des réformes centrales et importantes pour moderniser le pays et pour assurer la croissance économique et le développement durable à plus long terme », ressort-il du document cité par le quotidien. C’est pourquoi, selon le ministre allemand, « les conditions pour un programme d’aide totalement nouveau sur trois ans via le Mécanisme européen de Stabilité » ne sont pas remplies.

Wolfgang Schäuble envisagerait deux scénarios. Ou bien la Grèce améliore drastiquement et rapidement ses propositions. Ou bien le pays sort de la zone euro pour au moins cinq ans et il restructure sa dette. Athènes pourrait alors compter sur « un soutien humanitaire, technique et renforçant la croissance ».

Le ministère allemand des Finances n’a pas fait de commentaires à ce sujet samedi. Un leader du SPD (parti en coalition avec la CDU d’Angela Merkel) a souligné que ce document ne représentait pas la position de l’Allemagne. Côté grec, on a démenti l’existence d’un tel document.

Menace sur le gouvernement finlandais en cas d’accord avec la Grèce

Des députés et des représentants du ministère des Finances finlandais s’étaient réunis dans l’après-midi à Helsinki pour définir le mandat du gouvernement dans les négociations en cours à Bruxelles. Selon des sources proches de ces négociations citées par Yle, le parti eurosceptique des Vrais Finlandais a alors exigé que la Finlande s’oppose à un nouveau plan d’aide de la zone euro à la Grèce, et qu’Helsinki soutienne l’idée d’un « Grexit ».

Ce parti, arrivé deuxième aux élections législatives en avril, aurait menacé de faire éclater la toute jeune coalition gouvernementale finlandaise, d’après Yle. Son président Timo Soini, ministre des Affaires étrangères, répète depuis des mois que la Grèce résoudra ses problèmes économiques en abandonnant l’euro et en dévaluant sa monnaie. Dans l’après-midi, M. Stubb a écrit sur Twitter depuis Bruxelles qu’il ne pouvait révéler le mandat donné par la Grande commission du Parlement finlandais, l’organe chargé de ces questions, tant que les négociations avaient lieu au sein de l’Eurogroupe. Le Parlement finlandais n’a pas non plus communiqué sur le sujet. « La nature du mandat n’est pas publique et la délégation finlandaise n’en discutera pas de manière publique », a confirmé la porte-parole de cette délégation, Kaisa Amaral, interrogée par l’AFP.

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