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Grèce: des élections anticipées « impératives » pour la stabilité

Le Vif

Des élections anticipées en Grèce sont « impératives » pour maintenir la stabilité politique du pays, qui commence à mettre en oeuvre son troisième plan de sauvetage en cinq ans, a estimé lundi le ministre de l’Energie.

« Des élections sont impératives pour des raisons de stabilité politique. Etant donné les problèmes dans la majorité (parlementaire) du gouvernement, la situation est tout sauf stable » actuellement, a considéré Panos Skourletis sur Skai TV.

En effet, lors du vote vendredi matin du Parlement grec sur ce plan, 43 des 149 députés Syriza, le parti de gauche radicale du Premier ministre Alexis Tsipras, ont voté contre ou se sont abstenus.

Même avec les 13 voix d’ANEL, le partenaire de Syriza au sein de la coalition gouvernementale, la majorité de M. Tsipras est ainsi tombée en dessous du seuil psychologique de 120 sur 300 députés.

« Une telle perte dans une majorité parlementaire est sans précédent », a commenté M. Skourletis.

Et s’il a emporté le vote haut la main grâce aux voix de l’opposition, M. Tsipras n’est pas du tout assuré de retrouver ce soutien lors des prochains votes sur les différentes mesures difficiles contenues dans l’accord, en échange de nouveaux prêts d’un montant de 86 milliards d’euros.

Le député européen Syriza Dimitris Papadimoulis, pour sa part, a considéré sur la même télévision qu’il était « probable et logique » que M. Tsipras demande un vote de confiance après le vote de vendredi, et jugé « extrêmement probables » des élections dans les prochains mois.

M. Tsipras reste insondable. Dimanche cependant, ses services ont fait savoir qu’il ne se consacrait pour l’instant qu’à la mise en place du plan, jusqu’au paiement de 3,4 milliards d’euros à effectuer à la Banque de Grèce le 20 août.

« A partir du 20 août, a cependant indiqué cette source sans donner de précisions, il aura des réunions avec des responsables gouvernementaux, afin de déterminer les prochaines actions à entreprendre ».

M. Tsipras a été porté au pouvoir en janvier en grande partie à cause de la colère des Grecs sur les interminables plans de sauvetage auquel est soumis le pays depuis 2010.

Mais, après des mois de négociations vaines avec les créanciers du pays, et malgré un référendum qui a montré que les Grecs en ont toujours assez de l’austérité, il a été à son tour contraint d’accepter un troisième plan le 13 juillet, faute de quoi le pays serait sans doute sorti de l’euro.

M. Skourletis a considéré que les élections s’imposaient, tant « la réalité » actuelle « est si peu en rapport avec le mandat reçu ».

Avec l’AFP

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