Alexis Tsipras, premier ministre grec © REUTERS

Grèce: de nouvelles mesures préalables au plan d’aide et un Tsipras décidé à continuer la bataille

Le Parlement grec a adopté jeudi un second volet de réformes demandées par les créanciers de la Grèce en préalable à un nouveau plan d’aide malgré des défections dans le camp du Premier ministre Alexis Tsipras. Celui-ci s’est dit déterminé « à ne pas abandonner le bastion » du gouvernement et à continuer « la bataille » pour améliorer les conditions du plan d’aide conclu avec les créanciers auquel il a répété « ne pas croire ».

Le gouvernement avait déjà obtenu plus de 190 voix favorables, soit plus que la majorité absolue de 151 voix, alors que se poursuivait le vote sur l’adoption d’une réforme de la justice civile et la transposition d’une directive européenne sur les banques.

« La présence de la gauche au gouvernement est un bastion pour la défense des intérêts du peuple et ce bastion, il n’est pas question que je l’abandonne volontairement », a déclaré le Premier ministre alors que certains prédisent des jours difficiles à sa majorité parlementaire et gouvernementale touchée par les défections de plusieurs de ses membres opposés à l’accord passé avec les créanciers.

« Nous ne serons pas des lâches et nous mènerons avec détermination les batailles que nous avons devant nous », a ajouté le Premier ministre.

Mais après ces votes, « nous allons devoir nous battre encore pour négocier » la finalisation avec les Européens et le FMI d’un troisième plan d’aide d’un montant d’environ 80 milliards d’euros, a-t-il précisé. Athènes et Bruxelles visent une mise en forme de l’accord d’ici la mi-août.

« Nous avons été contraints à un difficile compromis (…) Nous avons été aux limites de notre économie et de notre système bancaire et aux limites de l’Europe où dominent des forces conservatrices obsédées par l’austérité », a dénoncé Alexis Tsipras à la tribune répétant que son gouvernement devra appliquer un accord « auquel nous ne croyons pas ».

Mais, « nous allons exploiter toutes les possibilités d’alliance en Europe, et les divisions, pour améliorer le texte final de l’accord (…) », a-t-il promis.

Il a mis en exergue le principal acquis, selon lui, de la laborieuse négociation qui a abouti le 13 juillet: « la question ne se pose plus de savoir si on va restructurer la dette publique du pays mais jusqu’où on va la restructurer », a-t-il estimé, alors que cette question sera au coeur des négociations à venir.

Mais le Premier ministre, dans un registre également très pragmatique, a appelé ses troupes à « s’adapter aux nouvelles réalités ».

Il a aussi insisté sur la bataille que la Grèce avait à mener sur le front intérieur, contre la corruption et le clientélisme notamment. « Je crois et j’ai toujours cru qu’il ne faut pas rendre les étrangers responsables de nos problèmes », a-t-il exhorté.

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