Les Ministres des finances allemand, néerlandais et luxembourgeois, Wolfgang Schaeuble, Jeroen Dijsselbloem et Pierre Gramegna. © AFP/John Thys

Grèce: 10,3 nouveaux milliards d’aide pour rendre la dette supportable

La Grèce pourra bénéficier d’une nouvelle tranche d’aide de 10,3 milliards d’euros qui sera libérée en plusieurs temps. Les ministres des Finances de la zone euro ont fini par trouver un terrain d’entente vers 02h00 mercredi matin sur le déblocage d’un nouveau ballon d’oxygène pour Athènes après onze heures d’âpres négociations en présence du Fonds monétaire international.

Des mesures pour alléger la dette du pays ont également été actées par l’Eurozone, garantissant la participation du FMI dans le programme d’aide.

« Nous avons réalisé une percée majeure pour la Grèce qui nous permet d’entrer dans une nouvelle phase dans le programme d’assistance financière », a indiqué le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, à la sortie de la réunion des ministres des Finances.

L’eurozone consent à dégager une seconde tranche d’aide de 10,3 milliards d’euros, a-t-il confirmé, afin que la Grèce puisse honorer ses remboursements, notamment ses engagement vis-à-vis de la Banque centrale européenne. M. Dijsselbloem a précisé que les versements auraient lieu en plusieurs étapes, la somme de 7,5 milliards devrait être disponible dès juin.

Il a fait état de l’achèvement « complet et positif » de la première évaluation du nouveau programme d’aide à la Grèce, conclu au forceps en août dernier, et dont dépendait le déblocage de cette nouvelle tranche d’aide.

M. Dijsselbloem a également affirmé que les ministres des Finances s’étaient entendus sur un paquet de mesures à court, moyen et long terme pour alléger la dette de la Grèce. Une demande appuyée de longue date par Athènes, et recommandée par le FMI, mais qui butait face à la ligne dure défendue par certains pays, emmenés par l’Allemagne.

Fort de l’issue positive de la première évaluation et de cet accord sur l’allègement de la dette, le patron de la zone euro a encore assuré que le Fonds monétaire international viendrait « à bord » du plan de sauvetage de la Grèce. « Le FMI a exprimé son intention de recommander à son conseil d’administration d’approuver un arrangement financier avant la fin de l’année. »

Le chef de la mission du FMI en Grèce, Poul Thomsen, a précisé que l’institution participerait au programme « à condition que les mesures consacrées à l’allègement de la dette la rendra soutenable. »

« Nous avons tourné une page ensemble dans cette longue histoire des programmes grecs », a pour sa part conclu le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici. Il a évoqué un « accord décisif » pour le déboursement de 10,3 milliards d’euros pour « faire face dans la durée aux exigences financières que doit satisfaire la Grèce et à payer les arriérés accumulés, ce qui permet de redonner du souffle à l’économie. »

Les ministres sont en outre parvenus à selon lui à « un bon accord sur la dette grecque », un élément « essentiel » pour assurer « la participation du FMI au programme » et pour « les perspectives de reprises de l’économie grecque. »

Le ministre des Finances slovaque, Peter Kazimir, a pour sa part apparenté les longues négociations à un « accouchement compliqué » – les discussions ont été suspendues à plusieurs reprises pour permettre des rencontres bilatérales et des travaux en petits groupes – mais qui permettra toutefois à Athènes « de respirer jusqu’en octobre. »

« Ce que la Grèce attendait depuis longtemps – un traitement de la dette – a été acté et précisé », s’est par ailleurs félicité son homologue français, le socialiste Michel Sapin.

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