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Germanwings: « Notre souci en termes de sécurité aérienne, c’est la récidive »

Le directeur exécutif de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (Aesa) Patrick Ky a souhaité mardi « aller vite » dans l’application des mesures préconisées après le crash de la Germanwings il y a un an, pour éviter une réédition d’un tel acte.

Rendu public dimanche, le rapport du Bureau d’enquête et d’analyses (BEA) français sur ce crash intentionnellement provoqué le 24 mars 2015 par le co-pilote de l’avion, qui a fait 150 morts, recommande notamment un renforcement du contrôle médical et psychologique des pilotes. La mise oeuvre réglementaire par l’Aesa de l’ensemble des recommandations du BEA prendra « énormément de temps », entre « 2 et 3 ans », a toutefois souligné M. Ky dans un entretien avec l’AFP. « Il me semble que sur des choses aussi fondamentales que l’évaluation psychologique des pilotes, la mise en place de groupes de soutien psychologique des pilotes ou l’échange de données médicales, il faudrait aller plus vite », a plaidé M. Ky. « Notre souci en termes de sécurité aérienne c’est la récidive, que quelqu’un puisse suivre cet exemple et faire la même chose ». Sur la délicate question de la levée du secret médical, sur laquelle le BEA a saisi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il semble « difficile d’émettre un règlement contraignant », a reconnu le patron de l’Aesa.

« En revanche, on peut le faire de manière ‘soft’ en demandant aux ordres des médecins de mettre dans leur charte ou leur déontologie qu’un médecin qui est face à une situation de ce type (un pilote souffrant de fragilités psychologiques, ndlr) a un devoir moral de le notifier aux autorités compétentes ». Andreas Lubitz, le co-pilote du vol Barcelone-Düsseldorf de Germanwings, filiale low cost de la compagnie allemande Lufthansa, avait profité de l’absence provisoire du pilote au sein du cockpit pour engager la descente de l’airbus. Dix minutes plus tard, l’appareil s’écrasait dans les Alpes françaises. Le dossier médical d’Andreas Lubitz a fait apparaître qu’il souffrait de dépression, mais les « restrictions spéciales » qui lui étaient imposées ne lui interdisaient pas de piloter un avion de ligne.

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